Claaps

Le sauveur est de retour. Le problème est qu'ils sont sept et sont donc appelés les Jésis. Ils ont malheureusement tendance à disparaitre les uns après les autres sous les coups de fanatiques. Mais les choses ne sont pas si simples et c'est tout l'intérêt de ce scénario riche en rebondissements. Nous assistons en filigrane à une critique acerbe du business des religions évangélistes et des extrémismes fondamentalistes. Le tout est porté par un dessin très nerveux et sophistiqué de Lee Jae et bénéficie d'un splendide travail sur le découpage des cases. Seven sons est un bel exemple du dynamisme des comics indépendants

Superbe album qui réédite la série post apocalyptique de Crespin. Parue initialement dans Métal Hurlant pour les albums Marseil et Armalite 16, la série n’était plus disponible depuis longtemps. Cette intégrale en grand format permet de savourer le trait élégant et fragile de Crespin, le travail sur la couleur et la complexité du scénario. Un grand classique de la BD qui méritait vraiment une édition de qualité.

Excellent one shot fantastique qui subjugue par l'élégance et les couleurs directes de Anand RK. Un conte musical faustien à écouter avec un bon Miles Davis en fond sonore. Cet album a été récompensé du prix du meilleur artiste multimédia aux Eisner Awards 2021.

On ne présente plus Alan Moore le scénariste génial des "Watchmen" et de "V pour vendetta" notamment. Urban Comics se lance dans la réédition en intégrale (2/3 tomes parus) de Promethea qui est une de ses créations les plus ambitieuses. Il est pour cela accompagné de J.H. Williams III, dessinateur extrêmement doué qui s'était fait remarquer sur le cycle Batwoman. Dans un New York futuriste, une jeune étudiante Sophie Bangs devient l'incarnation d'une déesse antique, Promethea qui symbolise l'imagination et la création. Moore utilise ici le comic pour laisser libre cours à ses délires et passions pour les mythes, l'occultisme, la kabbale, les hallucinogènes...la liste est longue. Mais autant laisser parler l'auteur sur ses intentions "Nous sommes parvenus à réaliser quelque chose qui était assez beau pour être magique dans mon acceptation du terme, c'est à dire quelque chose de très beau. Je voulais faire un comic book occulte qui ne présenterait pas l'occultisme comme sombre et effrayant, car ce n'est pas l'expérience que j'en ai.Je me disais qu'on pouvais réaliser un nouveau genre de BD occulte, plus psychédélique, plus sophistiquée et exubérante". Qu'ajouter sur cette description qui formule parfaitement le charme graphique de cette série et les nombreux niveaux de lecture du scénario? Promethea est un véritable chef d'oeuvre.

Premier des trois tomes de Stray Bullets parus chez Delcourt, jusqu'ici pratiquement inédit en français dans l'intégralité des numéros présentés. Davis Lapham a travaillé en studio à la fois chez DC et Marvel avant de lancer en 1995 son label indépendant El Capitan pour créer cette série. Nous parlons ici de comic de série noire en suivant les aventures violentes de plusieurs personnages dans l'Amérique de la fin des années 70 jusqu'au années 80. On pense inévitablement aux ambiance du Tarentino de "Réservoir dog" et de "Pulp fiction" en lisant ces histoires qui rassemblent truands et paumés, le tout enrobé d'un humour noir décapant. Le trait de Lapham est souple et dense et chaque épisode s'achève brillamment en relançant le suspense. Malgré une publication irrégulière, la trame narrative tient la distance sans s'essouffler et les personnages récurrents prennent de l'étoffe à chaque chapitre. C'est le genre de comic fleuve qui vous tient en haleine. Stary Bullets a été récompensée par des Eisner Awards en 1996 et 1997.