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Ce livre est un formidable roman graphique. On y retrouve un thème pas souvent abordé pour ne pas dire tabou traité sans complaisance et avec un certaine pudeur.
Ghylaine nous raconte sa vie en commençant aux premières heures, lorsqu'elle n'est encore que quelques cellules qui se multiplient à une vitesse folle. Puis elle nait, et tout le monde la trouve belle, comme le sont tous les nourrissons, et quand elle commence à grandir, à vouloir jouer avec les autres, le verdict tombe : "on ne joue pas avec la moche". Le couperet implacable de la vie sociale s'abat sur elle. Comme grandir, passer l'adolescence, la vie adulte quand on est moche! Comment se faire une place dans la société... Faut-il se replier sur soi même, chercher du soutient dans des formes de société plus underground, user de stratèges...
Elle essaye tout pour attirer l'attention pour tenter de trouver quelqu'un, des ami ou un petit ami. Elle cherche l'amour, mais surtout pour la place sociale que l'amour apporte dans sa normalité. Une femme est faite pour se marier, enfanter, prolonger l'espèce dans l'inconscient collectif. Et malheur à celle qui ne rentre pas dans ce moule!
J'ai trouvé ce récit extrêmement touchant et formidablement raconté.
Pour une première BD, je trouve dans les dessins une maitrise magnifique. Les mouvements sont bien redus. Les personnages sont expressifs, les planches sont variées. Le dessin monochrome donne l'impression d'avoir été fait à l'encre de chine (mais est-ce réalisé en numérique?) Le but d'un roman graphique est de compléter le récit avec les dessins. Ici il illustre le récit, l'habille sans excès.