Le Fils du Roi est une île. Le livre a d'ailleurs failli s'appeler Deux îles. L'ouvrir c'est passer les portes d'un livre-monde, un livre spectaculaire.
90 pages dessinées au bic bleu et au bic noir, patiemment, passionnément, à la folie. « Le fils du Roi est un récit qui se veut à la fois mélancolique et grotesque. Une réflexion sur le temps, la lumière, le beau et le laid, l’académique et l’iconoclaste, le monstrueux, la fantaisie, l’enfermement, la folie ».
10 années à porter ce projet, qui trouve sa forme définitive il y a 4 ans. Etrange et fascinant, la réussite du Fils du Roi est autant plastique que conceptuelle. « En fin de compte le livre est, j’ai l’impression, une ‘sorte’ de rêve éveillé, où se mêlent réminiscences (liées à mon histoire familiale) et images inventées. Un ‘monde’ qui j’espère existe, n’appartient qu’au livre et laisse le lecteur le réinventer à sa guise ».
À la pauvreté du média, Eric Lambé répond par le prodige, celui de sa propre virtuosité, parvenant à développer et repousser les limites de son outil. « Les outils : bic bleu et bic noir sur carton blanc. Cette technique autorise une énorme liberté d’improvisation dans l’écriture. Le bic généralement utilisé pour écrire, devient ici un outil de dessin. Dans ce projet, le dessin se fait écriture. Les qualités plastiques, le plaisir que j’ai à l’utiliser, son caractère humble et son emploi souvent par les artistes d’Art brut ont aussi déterminé ce choix. »