Synopsis
Soit quatre écrivains, plutôt contemporains, modernes, et une auteure récompensée pour Kiki de Montparnasse. Catel, dessinatrice au trait élégant et raffiné, choisit d’organiser ces adaptations comme une partition de musique classique, avec des mouvements inspirés des concertos. Hormis le dernier, qui n’existe pas en musique, mais conclut joliment l’album.
Pour chaque nouvelle, une couleur, une ambiance, et même un lettrage différent. Les courts récits présentés dans Quatuor ont en commun, outre des sentiments fougueux -et pas toujours assouvis- une idée de mouvement et de rythme. tout d’abord un presto, d’après le toucher de la hanche de Jacques Gamblin (par ailleurs comédien reconnu), porté par la passion du tango ; puis un largo, d’après feu de détresse de José-Louis Bocquet, suivi d’un scherzo d’après le dos de Thierry Bellefroid, et enfin un amoroso tiré de le nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard.
les styles des auteurs ont beau appartenir à des univers éloignés, l’unité se fait par les personnages féminins, des beautés gracieuses qui font tourner les têtes.
Catel a choisi de donner à chacun des quatre mouvement des teintes dominantes : rouge, vert, bleu et jaune, en fonction du climat de l’intrigue. La nouvelle de Bocquet se drape ainsi d’un rouge tragique, alors que celle de Quignard baigne dans le jaune d’or, à la fois vif et drôle. Mais c’est l’ironie romantique de Bellefroid, le déclencheur du projet, qui domine l’ensemble, tant son héros pathétique éveille une sympathie amusée. L’adaptation de Bocquet, quasi-abstraite, est la moins réussie, mais le graphisme sensuel de Catel maintient l’intérêt.
Quatuor symbolise avec talent le courant du 9ème art qui puise son inspiration dans la littérature, et montre une fois de plus que les ponts entre ces deux domaines possèdent des piliers plus que solides.
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