Scénariste de bandes-dessinées franco-belge né à Oran (Algérie).
Alain Chabat naît en 1958 à Oran (Algérie française) de parents juifs tochavim. Sa famille part pour la métropole en 1963 et s'installe à Morsang-sur-Orge en banlieue parisienne, dans un logement de fonctions car sa mère est institutrice. Son nom de famille, qui était Chaâba, est francisé en Chabat en 1964.
Ayant vécu à Bobigny, comme le dessinateur Albert Uderzo, il souhaite devenir dessinateur de BD1 ou faire carrière comme chanteur de rock.
Il commence par dessiner des BD et publie notamment une planche dans Antirouille. Plus tard en 1996, il écrit le scénario d'un album de RanXerox, remplaçant Stefano Tamburini, avec son ami Liberatore
À partir de 1980, il fait ses débuts radiophoniques sur les ondes de Radio Andorre et France Inter où il fera des piges pour l'émission l'Oreille en coin. Il devient animateur sur RMC au début de la saison 1981-1982. Il présente d'abord l'émission « Rock story » du lundi au vendredi de 21 heures à 22 h 30, ainsi que l'émission "Hit-Parade" de 15h à 18h30 au cours de l'été 1981, puis, modification lourde de la grille oblige quelques mois plus tard, il opère de 17 heures à 19 heures dans « Gonzo »2. Gonzo est ensuite programmé de 19h15 à 21h du lundi au vendredi en 1982-19833 et en 1983-19844. C'est sur RMC qu’il rencontre Pierre Lescure en 1984, qui lui propose de le rejoindre pour travailler sur une nouvelle chaîne de télévision : Canal+.
Il débutera à la météo et coanimera avec Stéphane Sirkis cinq mois plus tard 4C+, une émission quotidienne en direct, avec jeux, clips, sketches et invités.
À la même période, il anime Prochainement sur Canal +, émission hebdomadaire en compagnie de Daniel Toscan du Plantier et une revue de presse dans l'émission Zénith, présentée par Michel Denisot. Parallèlement à ses émissions sur Canal+, il anime Ricard Passion, série d’émissions de variétés musicale, produites et réalisées par Jean-Michel Steward et diffusées sur un réseau de cent cinquante stations.
En 1987, Alain Chabat forme le quatuor Les Nuls, avec Chantal Lauby, Bruno Carette et Dominique Farrugia sur Canal+. C'est Philippe Gildas, qui lors d'un lancement leur attribua ce nom, puisqu'ils n'en trouvaient pas. Chabat anime alors des séquences comiques dans le feuilleton spatial Objectif : Nul ou dans l'émission Nulle part ailleurs, dont un faux journal, le JTN. Ce concept de faux journal sera repris pour l'émission à sketch-es diffusée en direct le samedi soir sur Canal +, Les Nuls L'émission, sous le titre Les Nuls, l'Édition (qu'ils prononçaient édi-tion).
Ce succès télévisuel les amène à leur premier film, en 1994. La Cité de la peur, d'Alain Berbérian est un succès et lance Chabat parmi les acteurs à suivre. Il confirme dès l'année suivante avec une autre comédie qui deviendra culte, Gazon maudit, où il joue un père de famille inquiet de voir sa femme, interprétée par Victoria Abril, être attirée par une autre femme, jouée par Josiane Balasko, qui signe là sa quatrième réalisation. Sa performance lui vaut une nomination au César 1996 du meilleur acteur.
Il accompagne ensuite les débuts de réalisateur d'un autre comédien, son compère Dominique Farrugia, avec un second rôle dans la comédie romantique Delphine 1, Yvan 0.
En 1997, c'est lui qui passe pour la première fois derrière la caméra. Il écrit et réalise la comédie décalée Didier, dont il joue aussi le rôle-titre. Cet essai est couronné par un succès critique et commercial, et devient culte. Il lui vaut surtout le César 1998 de la meilleure première œuvre, et une seconde nomination au César du meilleur acteur.
Il continue néanmoins à choisir avec attention ses projets : si, la même année, il partage l'affiche de la comédie Le Cousin, d'Alain Corneau, avec Patrick Timsit, il se contente d'un petit rôle dans Mes amis, un film d'un ancien de Canal+, Michel Hazanavicius, sorti en 1998. Il fait surtout partie du casting choral réuni par Agnès Jaoui pour l'acclamée comédie dramatique Le Goût des autres. Son interprétation est saluée par une nomination du César du meilleur acteur dans un second rôle.
À la fin de l'année, il fait son retour à la télévision, d'abord sur la chaîne câblée Comédie !, en animant en novembre et décembre 1998 La Grosse Émission, puis en revenant sur Canal+ par la grande porte, en étant le maître de cérémonie de la vingt-cinquième cérémonie des César du cinéma, le 19 février 2000. Puis en 2001, il est le producteur et animateur de Burger Quiz, jeu aux questions loufoques auxquelles doivent répondre deux candidats entourés de célébrités, dans un décor de restaurant rapide. L'émission lui permet de mettre à contribution une flopée de valeurs sûres de la comédie française.
Parallèlement, il fait son grand retour à la réalisation.
En 2002 sort Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, une production pharaonique, lui permettant d'adapter le classique de la bande dessinée homonyme de René Goscinny et d'Albert Uderzo, de diriger la quasi-totalité des révélations comiques de Canal +, menée par Jamel Debbouze, et de prêter ses traits à un Jules César décidé à défier sa compagne Cléopâtre, interprétée par Monica Bellucci. Cette comédie d'aventures est un énorme succès critique et commercial, réunissant 14 millions de spectateurs dans les salles françaises, remportant le Prix du cinéma européen 2001 et de devenir instantanément culte.
Il prête sa voix au héros de la version française du blockbuster d'animation Shrek, d'Andrew Adamson. Il poursuivra son travail pour les trois autres opus de la franchise, qui sortiront durant la décennie suivante.
Il poursuit dans un registre plus dramatique par la suite : en 2003, il partage en effet l'affiche de la comédie dramatique Chouchou, de Merzak Allouache, avec Gad Elmaleh, puis en 2004, évolue dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants aux côtés de Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg et Emmanuelle Seigner. Il s'agit aussi du second long-métrage d'Attal en tant que scénariste-réalisateur.
La même année, il revient avec sa troisième réalisation : la comédie potache RRRrrrr!!!, qu'il réalise et co-écrit avec la troupe comique les Robins des Bois. Sa compagne du moment, Ophélie Winter, participe quant à elle à la bande originale. Mais cette fois, il essuie le premier échec critique et commercial de sa carrière. Si le long-métrage parvient à réunir 1,5 millions de spectateurs, l'accueil de la presse est particulièrement mauvais.
Il se contente dès lors de jouer les acteurs : en 2004 et 2005, il participe à deux réalisations de Maurice Barthélémy : le décalé Casablanca Driver, et en jouant le rôle titre du moyen-métrage Papa, où il livre une performance mélancolique remarquée. Parallèlement, il décide de parrainer le collectif Devoirs de Mémoires.
En 2006, Michel Gondry lui confie un rôle dans son troisième long-métrage, La Science des rêves. Il y retrouve Charlotte Gainsbourg, mais aussi Miou-Miou et Emma de Caunes. C'est le comédien sud-américain Gael García Bernal qui tient le rôle principal. C'est dans un autre film avec Charlotte Gainsbourg qu'il renoue vraiment avec un succès populaire : la comédie romantique Prête-moi ta main d'Éric Lartigau lui permet de former avec l'actrice un couple de cinéma improbable, mais décalé, et de décrocher un nomination au César 2007 du meilleur acteur.
Il enchaîne avec l'expérimental La Personne aux deux personnes en 2008, écrit et réalisé par un tandem révélé par Canal +, Nicolas & Bruno. Puis retrouve Claude Berri pour son dernier film, Trésor, une comédie de couple avec Mathilde Seigner. La même année, il tient l'un des seconds rôles de la grosse production hollywoodienne La Nuit au musée 2, portée par Ben Stiller. Il y livre une autre interprétation décalée d'un personnage historique, Napoléon.
En 2012 sort son second essai hollywoodien, la comédie Mille mots avec Eddie Murphy, qu'il co-produit, et où il tient un second rôle. Le film, tentative d'une percée à Hollywood en tant que producteur, est cependant un flop, et passe inaperçu en France.
L'acteur revient de toute façon à la fin de l'année avec Sur la piste du Marsupilami, qui marque son grand retour à la réalisation. Cette quatrième comédie lui permet d'adapter un autre classique de la bande dessinée franco-belge, et d'interpréter le rôle principal. Il y retrouve Jamel Debbouze et Patrick Timsit, et combine de nouveau succès critique et commercial.
L'année 2013 est marquée par la sortie de trois films très différents : il tient l'un des rôles principaux de la comédie potache Turf, de Fabien Onteniente, un flop critique et commercial ; tient un rôle secondaire dans l'ambitieux L'écume des jours, de Michel Gondry, où il joue Jules Gouffé, un succès critique qui s'exporte à l'international ; et enfin partage l'affiche du succès critique Les Gamins, d'Anthony Marciano, où il joue les pères de famille en pleine régression aux côtés de Max Boublil.
En 2014, Alain Chabat est choisi par Luc Besson pour parrainer la troisième promotion de l'École de la Cité, devenant ainsi, après Dominique Farrugia, le second membre de Les Nuls à intervenir à l'école en tant que parrain.
En 2015, il revient en tête d'affiche de la comédie expérimentale Réalité, écrite et réalisée par Quentin Dupieux.