Achille Nzoda

Scénariste & dessinateur de bandes-dessinées franco-belge.

Artiste camerounais autodidacte, auteur d'une bande dessinée autobiographique, Achille Nzoda a fondé l'association Doigts d'auteur, qui est intervenue cet été dans le cadre des centres de loisirs mouvallois. Achille Nzoda est un touche-à-tout. Que ce soit le dessin, la musique ou l'écriture, cet artiste camerounais excelle. Petit, il est à peine capable de tenir un crayon que déjà il se met à griffonner. Fils d'un pasteur, il a toujours été fasciné par la Bible : « C'est dans cet ouvrage que j'ai appris à dessiner ». Achille trouve dans le dessin une forme de liberté. Dans la musique aussi, à la chorale. Autodidacte, il débute avec le gospel, apprend les rudiments de la guitare, des cuivres et des percussions. Mais sa préférence va vers le dessin et les pastels qui lui permettent d'exprimer pleinement son art. Achille se destine à une carrière de dessinateur. Cependant, poussé par ses parents, il choisit finalement d'intégrer une école de journalisme. « D'après ma mère, le dessin ne payait pas. Je me suis dit qu'avec le journalisme, j'aurai le pouvoir de dénoncer les choses ». Un journaliste dans la tourmente Fraîchement diplômé de l'École Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication, Achille entre dans le monde de la presse. Il crée un journal, puis intègre finalement le Messager Popoli, un journal satirique. Il décide alors de remplacer les mots par le dessin. « C'est important dans la communication, un article de presse est aussi bien résumé par un dessin ». Ce qui ne plaît pas du tout aux hommes politiques... D'autant plus qu'il est le premier à dessiner le président de la République. Au bout de quatre ans, Achille, menacé de mort, décide de fuir son pays, le Cameroun, et de quitter les siens. Il profite alors d'une opportunité qui s'offre à lui. Ayant participé régulièrement au festival de caricature de Yaoundé, le Fescary, il se distingue par ses oeuvres. Invité au festival de Saint-Jules Martel en France, spécialisé dans le dessin de presse, il présente la situation de la liberté de la presse en Afrique : « La presse est muselée. Des journalistes disparaissent ». Après avoir demandé l'asile politique, Achille commence à écrire pour la presse française. Il reste trois ans à Limoges, puis se rend dans la capitale. Le Nord, sa nouvelle patrie Mais très vite, Achille se retrouve confronté aux problèmes de logement et s'installe finalement à Lille. « La mentalité nordiste est très proche de la mentalité africaine. Les gens savent recevoir ». Lui qui ne connaît personne retrouve l'accueil et la chaleur de l'Afrique. « J'ai trouvé ma région ». Il y implante son association, Doigts d'auteurs, composée d'artistes nordistes. « Le but est de fédérer tous les talents et de créer une correspondance entre les artistes du Nord et les artistes africains ». Un projet qui amène Achille à se déplacer énormément. Pendant deux ans, cet artiste multifacettes va exercer dans diverses associations de la métropole. Cette année, mis en relation avec Mouvaux, il a prodigué son savoir-faire aux centres de loisirs. Création d'un journal, caricature et musique... « C'est important de proposer aux gamins une fourchette d'activités ». L'artiste s'avoue prêt à renouveler l'expérience. Mais entre-temps, il se consacrera à une autre de ses passions : la BD. Auteur, il réalise actuellement une autobiographie intitulée Un pygmée chez les Gaulois . Utopie de l'Occident, il y relate le choc culturel tout en transmettant un message de tolérance. Contact : 23/25 rue Nicolas-Leblanc à Lille. Tél. : 06.84.55.18.83. ; nzoda@hotmail.com