André Juillard

Biographie

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Scénariste, dessinateur & coloriste de bandes-dessinées franco-belge né le 9 juin 1948 à Paris (France) et mort le 31 juillet 2024 à Penvénan (France).

Attiré par le dessin comme l'histoire, André Juillard entre après le lycée à l'ENSAD, où il suit des cours en communication visuelle. Amateur de bande dessinées durant son enfance, ce n'est qu'en 1970 qu'il y revient, après la découverte de Lone Sloane de Philippe Druillet, dont il suit, à Vincennes en 1972-1973, les cours de dessins, coanimés avec Jean-Claude Mézières et Jean Giraud3. Dès la fin de ses études, il décide de se tourner vers l'illustration et la bande dessinée. En 1974, il participe sans succès à un concours organisé par les maisons d'édition catholiques Bayard presse et Fleurus ; cependant, la rédaction de Formule 1 lui propose de travailler comme illustrateur. Son premier dessin y est publié en 1974. Il devient rapidement un auteur régulier de Fleurus : en 1975, il publie dans Formule 1 un western, La Longue Piste de Loup Gris, sur un scénario de Claude Verrien. Puis il adapte Roméo et Juliette avec Jacques Josselin pour Djin, hebdomadaire pour filles de Fleurus. En 1976, il entame avec Verrien sa première bande dessinée historique, Bohémond de Saint-Gilles, qui conte les aventures d'un chevalier limousin du XIIIe siècle. Publié dans Formule 1 et, épisodiquement, Triolo. À la mort de Verrien en 1977, le scénario est repris par Pierre Marin, mais la série connaît une forte baisse de qualité5. De 1976 à 1980, en collaboration avec Didier Convard et sur des scénarios de Jacques Josselin, il dessine également pour Djin les douze épisodes longs d'Isabelle Fantouri, médecin au service de l'Organisation mondiale de la santé. En plus de ces nombreuses planches, il réalise en 1978, avec Convard, Les Cathares, et de nombreux récits courts pour les revues de la maison. Malgré cette production pléthorique, Juillard ne connaît pas encore le succès, desservi par une rapidité de production, au détriment du dessin, et par des scénarios d'inégale qualité. C'est alors qu'il quitte Fleurus et passe chez Pif Gadget, où il avait déjà publié, en 1978, un récit court, adapté de Jules Verne. Sur des scénarios de Patrick Cothias, il y lance Masquerouge, une série d'Aventure Historique narrant les exploits d'un voleur masqué, à l"époque de Louis XIII. Ces quinze récits courts, publiés entre juillet 1980 et avril 1982, le font remarquer de Jean-Pierre Dionnet et Henri Filippini, bien plus que par la critique et le public. Il publie ensuite dans Pif deux histoires d'aventure écrites par Jean Ollivier. En 1982, il publie avec Isidore Roland Cheminots, ouvrage d'histoire didactique sur l'épopée du rail en France ; c'est une réussite qui passe assez inaperçue. Parallèlement, il dessine en 1980 et 1981 deux monographies historiques publicitaires, distribués par les Crédit agricole du Loiret et du Calvados. Il dessine également des planches pour des histoires de la Bretagne et du Portugal publiées en 1983 et 1984, toujours à des fins publicitaires. La direction de Pif ayant décidé de changer de formule, Masquerouge est arrêté. Désireux de développer l'univers, Juillard et Cothias reprennent les droits de la série et démarchent Filippini pour la publier dans Circus. Le duo y reprend effectivement l'univers de Masquerouge : dans une série d'histoires destinées cette fois-ci à un public adulte, Les Sept Vies de l'Épervier se passent sous Henri IV, soit quelques années plus tôt que la série d'origine. Publiée à partir d'octobre 1982 dans la revue et de 1983 en albums, la série connaît un succès immédiat. En 1983, Masquerouge est réédité en albums. La même année, Juillard entame avec Jacques Martin Arno, une série d'Aventure ayant pour cadre l'armée Napoléonienne. Les trois volumes des 7 vies de l'épervier et d’Arno, parus entre 1983 et 1986, asseyent sa célébrité. Si la seconde série est de facture très classique, Les 7 vies de l'épervier renouvelle la bande dessinée historique, où l'Histoire est abordée pour elle-même, comme contexte nécessaire à des histoires. De 1988 à 1991, il ne publie plus en bande dessinée que la suite et la fin des 7 vies de l'épervier, directement en album, tandis que certaines de ses premières œuvres sont rééditées à des fins commerciales. Juillard se met à travailler de plus en plus comme illustrateur, travaillant sur des textes de Rodolphe, William Faulkner, Irène Frain, Didier Daeninckx, etc... Désireux de ne pas apparaître uniquement comme un excellent dessinateur historique, Juillard se lance en 1993 dans Le Cahier bleu. Les premières planches paraissent dans (À suivre). Pour ce premier album sans scénariste et traitant du monde contemporain hors d'un genre codifié , Juillard reçoit de nombreux prix. Dans la même veine, il publie en 1998 toujours chez Casterman Après la pluie. Ces réussites ne l'empêchent pas de continuer à produire des bandes dessinées historiques avec Cothias : Plume aux vents, série dérivée des 7 vies de l'épervier paraît en quatre albums chez Dargaud de 1995 à 2002. La carrière d'illustrateur de Juillard connaît un envol. Alain Beaulet publie plusieurs portfolios à partir de 1993, Christian Desbois ou les éditions du Pythagore publient également de luxueux ouvrages et monographies. Considérant qu'il a prouvé l'étendue de son talent avec Le Cahier bleu, et montré qu'il était plus qu'un simple très grand illustrateur, l'Académie des Grand Prix lui décerne en 1996 le Grand prix de la ville d'Angoulême. En 1999 est annoncé que Juillard forme avec Yves Sente la deuxième équipe de reprise de Blake et Mortimer (après Jean Van Hamme et Ted Benoit). Quatre albums paraissent en 2000, 2003, 2004 et 2008. Au-delà de cette reprise, Juillard continue son exploration du monde contemporain en bande dessinée en publiant en 2006 Le Long Voyage de Léna sur un scénario de Pierre Christin, suivi d'un second volume en 2009, Léna et les Trois Femmes. Son travail d'illustrateur continue de susciter de nombreux ouvrages, chez Alain Beaulet toujours, mais également chez Daniel Maghen, qui publie en 2006 Entracte, biographie par l'image. En septembre 2008, le festival BDFIL de Lausanne lui consacre une grande exposition où sont présentées plus de 250 pièces originales. Très influencé à ses débuts par Jean-Claude Mézières et Jijé (relief privilégié aux contours par de larges aplats noirs, hachurages nombreux), il se clarifie rapidement, sous l'influence notamment d'Harold Foster.
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