Scénariste, dessinateur & coloriste de bandes-dessinées franco-belge né à Ghlin (Belgique).
Jean Albert Lucien TORTON naît à Ghlin (Belgique) le 4 septembre 1942. Dès son plus jeune âge, il consacre tout son temps au dessin (y compris les heures de cours !) mais aussi à la lecture de BDs comme "Tintin" et "Spirou". Ses parents l'inscrivent très tôt dans une école de dessin à St Luc. Après avoir appris l'essentiel du dessin dans son école, il décide de la quitter et d'aller montrer ses dessins à Hergé. Les créations de Jean plaisent à Hergé qui lui propose de travailler dans son atelier. Cette rencontre va en entraîner de nouvelles : Jean va connaître Jacques MARTIN, Bob DE MOOR, Edgard P. JACOBS, Roger LELOUP et d'autres encores... Plus tard, le travail de Jean étant suffisament bon aux yeux d'Hergé, ce dernier le présente au rédacteur en chef de "Tintin", Mr DESHAYES. Jean dessine alors sa première histoire sur un scénario d'Yves DUVAL : "Little Big Horn". Il écrit lui-même le scénario de sa seconde histoire qu'il intitule "Le combat des trente". Il doit alors créer une histoire de quatre planches tous les mois pour le journal "Tintin". Le rédacteur en chef Mr DESHAYES est ensuite remplacé par Greg qui ne s'entend pas avec Jean. Cette mésentente entraîne la diminution du travail de Jean. Ce dernier s'oriente alors vers la BD de Presse quotidienne pour le journal "Le soir", crée des BDs verticales sur différents sujets, puis se tourne vers le dessin animé et entre au studio Belvision. C'est alors qu'il rencontre Claude LAMBERT et devient décorateur de dessin animé. Il dessine, entre autres, les décors d'"Astérix et Cléopâtre" et "Le temple du soleil". Il retourne voir Greg et fait une nouvelle histoire courte qui lui plaît : "L'histoire de Popocatepetl" et un peu plus tard "Les conquérants du Mexique". Le premier épisode voit le jour en 1971 et connaît du succès en Belgique et en France.
Après une période pendant laquelle Jean Torton officie comme coloriste pour Liliane et Fred Funcken ainsi que pour Paul Cuvelier, il cesse un temps son activité professionnelle pour vivre retiré à la campagne, dans le sud de la France. C’est là qu’il consacre une dizaine d’années à réaliser avec son ami Claude Lambert une imposante « fresque biblique » en 10 volumes aux Éditions du Lombard.
Quand il revient à ses premières amours, son style graphique a changé et il a adopté le pseudonyme de Jeronaton, une anagramme de son nom aux consonances maya et égyptienne1. Il s’impose comme l’un des précurseurs de la bande dessinée peinte avec des œuvres comme Champakou ou L’Œuf du monde, qui paraissent à la fin des années 1970 dans Métal Hurlant récemment créé. Dans les années 1980, Jeronaton produit d’autres albums tels que Le Grand Passage et L’Éternel Voyage (en 2 tomes), et, dans un style réaliste, Théodora ainsi qu’un album tiré des Évangiles en 1994 : Yeshoua.
Délaissant quelque temps la bande dessinée au profit de l’illustration, il se tourne au cours de cet intermède vers les images de synthèse, une technique qu’il peaufine pour combiner les dessins vectoriels avec la 3D. Il illustre ainsi pour des encyclopédies des reconstitutions en 3D de sites précolombiens, babyloniens, byzantins et égyptiens. Partant de là, Jeronaton décide de réaliser un album sur ordinateur, auquel il applique ce nouvel art : ce sera Princesse Maya, la première histoire de bande dessinée en relief et en couleur, que l’on peut lire avec des lunettes stéréoscopiques.
Au début des années 2000, l’éditeur Casterman contacte Jean Torton pour lui confier la série des Voyages d’Alix, dont il dessinera quatre albums (écrits par Jacques Martin) se déroulant chez les indiens précolombiens, auxquels se rajoutera une biographie d’Alexandre le Grand dans la série dérivée Alix raconte, avec François Maingoval au scénario.
Au cours de la décennie suivante, il termine, en collaboration avec Pascal Davoz, une épopée historique sur Napoléon Bonaparte en quatre albums.