Scénariste & dessinateur de bandes-dessinées franco-belge né le 4 mai 1937 (87 ans) à Drogenbos (Belgique).
Après avoir suivi les cours de l'Institut Saint-Luc de Bruxelles, Jo-El Azara, lors de ses vacances en 1953, rencontre Willy Vandersteen2, qu'il assiste ensuite sur l'épisode de Bob et Bobette Le Loup qui rit. En février de l'année suivante, il illustre une histoire brève intitulée Hamlet, prince du Danemark, dans l'hebdomadaire Junior. La même année, il entre aux Studios Hergé auprès de Bob de Moor, où il reste sept ans2 et participe à l'élaboration de L'Affaire Tournesol, de Coke en stock2 et des Bijoux de la Castafiore. « De là lui vient vraisemblablement son graphisme précis et fouillé privilégiant la lisibilité3. » C'est aux Studios Hergé qu'il rencontre Josette Baujot, coloriste, qui devient ensuite sa compagne4.
Dans le même temps, il participe à de nombreux périodiques : Caravane, Spirou, Le Soir Illustré (pour lequel il collabore avec Will sur la série Jacky et Célestin2, de 1961 à 1963). Il devient également, à cette époque, l'un des dessinateurs vedette du journal Tintin belge puis français où, après avoir créé de nombreuses histoires courtes (comme celle de La sieste de Paco Marmota sur un scénario de René Goscinny), il entame ses premières séries : La Principauté du Finckelstein (texte de Yves Duval), en 1961 et 1962, Évariste Confus en 1963, Gaëtan de Châteaubleu, avec Chappuis, en 1967, et reprend avec Michel Greg en 1969 le personnage de Clifton, créé originellement par Raymond Macherot, dans l'épisode Clifton et les lutins diaboliques. Taka Takata5 (un petit soldat nippon, myope et pacifiste) qu'il lance en 1965 avec Vicq, devient sa série obtenant le plus grand succès. À propos de Taka Takata, l'auteur déclare : « J'aime l'humour, les estampes japonaises d'Hokusaï et puis j'avais un compte à régler avec le colonel qui m'a enquiquiné la vie pendant mon année de service militaire » : ce militaire a inspiré le colonel Rata Hôsoja2.
Continuant à collaborer à d'autres périodiques, il anime, de 1963 à 1965, la série Bonnedague dans Record et, dans Pilote, La Campagne de Grèce, Mayflower et Monsieur Chapomou en compagnie de divers scénaristes comme Jacques Acar, Jacques Lob, Maurice Rosy ou Crespin. En 1965, il illustre Pauvre Icare dans Chouchou, sur un texte de Lob. En 1967, il dessine Haddada Surmamoto dans Spirou puis, toujours pour ce même hebdomadaire, Zagazik en 1980. Il se lance en 1994 dans l'autoédition avec les albums de Taka Takata, sous le label Azeko.
Parallèlement, Jo-El Azara mène une carrière prolifique d'illustrateur publicitaire : Stella Artois, Texaco, IBM, Total, Thalassa, Novotel font appel à ses services. En compagnie du scénariste Claude Carton, il réalise pour les transports Mory-TNTE le premier volume de l'Histoire mondiale du transport et de la logistique. À la demande de Pierre Tchernia et d'Albert Uderzo, Jo-El Azara participe également à la création des décors de la rue médiévale du Parc Astérix près de Paris. Au 14e Salon de la bande dessinée d'Angoulème, le jury d'Alfred de la Communication a décerné un « hommage spécial » à Azara pour l'utilisation originale de la bande dessinée dans des campagnes de publicité[réf. souhaitée].
Jo-El Azara et sa compagne Josette Baujot se sont installés à Artiguedieu (Seissan, Gers) en 1979, pour ne plus en repartir. Josette Baujot est décédée en 20096.
En 2006, le festival BD de Colomiers rend hommage à Azara à travers une exposition portant sur le personnage de Taka Takata.