Scénariste, dessinateur & coloriste de bandes-dessinées franco-belge né le 5 mai 1978 (46 ans) à Paris (France).
Riad Sattouf naît à Paris d'un père syrien et d'une mère française. Il passe son enfance en Libye et en Syrie où il reçoit une éducation musulmane dans une école de village. À l'âge de 12 ans, il revient en France avec ses parents, d'abord au cap Fréhel chez sa grand-mère maternelle, puis à Rennes après le divorce de ses parents. Il poursuit ses études jusqu'au bac à Rennes, puis entre à Nantes dans une école d'arts appliqués, avant de réussir le concours d'entrée à l'école des beaux-arts de Rennes. Il entre à l'École Pivaut et par la suite à l'école des Gobelins, dans la section animation. Olivier Vatine le remarque et le présente à l'éditeur Guy Delcourt chez qui il publie bientôt sa première série, Petit Verglas, sur un scénario d'Éric Corbeyran.
Depuis 2002, il partage un atelier parisien avec les dessinateurs Christophe Blain, Mathieu Sapin et Joann Sfar.
Dans un style plus personnel, il narre avec humour les péripéties de son adolescence chez Bréal Jeunesse dans une collection dirigée par Joann Sfar : Manuel du puceau et Ma circoncision. Ces ouvrages sont réédités ensuite par L'Association. Dans Ma circoncision, il dénonce la circoncision, telle qu'il l'a vécue dans le contexte socio-politique de la Syrie des années 1980, comme un acte cruel et absurde. « À part pour des raisons médicales, et encore… On n'a pas à mutiler des enfants. Et cela n’a rien à voir avec la religion ! Cela dit, je ne sais pas dans quelle mesure je peux l’interpréter. J’ai mis dans le livre ce que j’ai exactement ressenti. Je pense que la circoncision est un acte castrateur qui fait des hommes inquiets et paranos. Le pénis étant un symbole très important, quand un groupe d’hommes, autre que son père, montre à un enfant qu’il a le pouvoir de le maîtriser et de lui en couper un morceau, ce groupe exprime qu’il a le pouvoir d’en couper plus si jamais le besoin s’en fait sentir. »
Il crée ensuite son double de fiction, Jérémie, pour la collection Poisson Pilote chez Dargaud. Les trois tomes réalisés racontent les aventures de Jérémie, un jeune adulte au parcours sentimental instable, qui semble posséder des points communs avec son auteur. Riad Sattouf se met également en scène dans No sex in New York en 2004 à la demande de Libération.
Il s'immerge deux semaines dans un collège des beaux quartiers pour publier en 2005 Retour au collège, qui est un succès de librairie. Toujours en 2005, Sattouf invente un nouveau héros, son contraire : le très macho et ambivalent Pascal Brutal.
De 2004 à 2014, chaque semaine dans Charlie Hebdo, il publie La Vie secrète des jeunes, des histoires en un strip rapportant des anecdotes tirées directement de son observation des jeunes, avec leur langage, l'accent des banlieues et l'écriture texto. Elles ont été regroupées en volumes chez L'Association en 2007. Dans le numéro 1178 dit « des survivants », il contribue de nouveau à Charlie Hebdo avec un strip où un jeune téléphone à un « pote » pour lui expliquer : « 'coute-moi Rouya, cé dé gars, ils fézé dé dessins, cé tout... Tu les tchues pas pour ça, cé tout... voilà voilà... La violonce, apré ça fé de la violonce qui aprés fé encore la violonce, ki fé encore la violonce Hé ouais... »
Riad Sattouf s'est également essayé à la postsynchronisation en prêtant sa voix à Petit Vampire dans le dessin animé adapté de la bande dessinée éponyme de son ami Joann Sfar.
Le premier film réalisé par Riad Sattouf, Les Beaux Gosses, sort le 10 juin 2009, Sattouf y traite d'un de ses sujets de prédilection : les amours adolescentes. Le film est nommé trois fois aux Césars 2010 et remporte le César du meilleur premier film.
En 2012, il dessine le nouveau visage d'Ulysse, le personnage emblématique des pages critiques de l'hebdomadaire Télérama,
En 2014, il réalise son deuxième long métrage Jacky au royaume des filles, une comédie politiquement incorrecte où les femmes sont au pouvoir dans une dictature imaginaire et les hommes n'ont qu'un statut de reproducteurs. L'accueil des critiques et du public est mitigé.
La même année parait aussi le premier tome de L'Arabe du futur, une dense bande dessinée autobiographique qui relate son enfance en Libye, puis en Syrie, deux pays alors marqués par l'idéologie du socialisme arabe, qu'il a élaborée et réalisée sur une dizaine d'années. C'est un succès de librairie dès la première année avec plus de 200 000 exemplaires vendus récompensé par le prix du meilleur album à Angoulême en 2015 et le livre est l'un des cinq livres français les plus traduits dans le monde en 2014. Le deuxième tome, paru en juin 2015, figure dans la sélection officielle du Festival d'Angoulême 2016. Riad Sattouf figure parmi les trente auteurs éligibles au grand prix mais décline cette nomination gêné par l'absence de femme dans les nominés.
En 2016, pour les dix ans du Musée du quai Branly, il réalise une bande dessinée racontant les aventures d'Eugénie, copine de son personnage Esther, dans les collections du quai Branly. Il dessine également l'affiche anniversaire du musée.
En octobre 2016, le troisième volume de l’Arabe du futur paraît et est immédiatement un succès, figurant également dans la sélection officielle du festival d'Angoulême 2017. La série s'est vendue à plus d'un million d'exemplaires en France et est aussi un succès international. Dans le New York Times, l'écrivain Zadie Smith déclare que l’Arabe du futur « l'a captivée et que c'est le roman graphique le plus agréable qu'elle ait lu ces dernières années ». Alain de Botton déclare lui que « Riad Sattouf est l'un des grands créateurs de notre temps ». Posy Simmonds pour sa part déclare que l’Arabe du futur est « un chef d’œuvre ».
source Wikipedia