Scénariste & dessinateur de bandes-dessinées franco-belge né le 16 mai 1954 (70 ans) à Salon-de-Provence (France).
On peut être fils de militaire et aimer le décalage et la dérision. Le père de Daniel Goossens était pilote dans l’armée de l’air et emmena sa famille composée de trois fils dans ses diverses mutations de Metz à Sarcelles en passant par Dakar ou Tahiti. De tempérament timide, ces déménagements à répétition ne favorisèrent pas l’intégration du petit Daniel qui se mit à dessiner des petits albums vers l’âge de 10 ans. Il s’orientera ensuite vers les maths et l’informatique pour le tryptique maîtrise, DEA, thèse. Daniel Goossens entrera à l’Université Paris VIII où il est toujours enseignant et chercheur, membre du Laboratoire informatique avancé de Saint-Denis.
Et le dessin dans tout ça ?
À Tahiti, il publie ses dessins dans des fanzines et dans Pionniers, un magazine de scouts. Puis en 1976, c’est la rencontre avec Jean-Claude Mézières, le dessinateur de Valérian qui le fait rentrer à Pilote. Gotlib le repère et en janvier 1977, Goossens apparaît pour la première fois à la une de Fluide Glacial. Il va y réaliser ces albums « cultes : Le Messie est revenu, Le Romantisme est absolu suivi de la série La Vie d’Einstein et plus récemment Sacré comique en 2011.
D’autres publications comme La Route vers l’Enfer puis la série L’Encyclopédie des bébés ou Adieu mélancolie font aussi partie des albums qui ont compté. En 1997, sa carrière d’auteur de BD est consacrée par un Grand Prix au Festival de BD d’Angoulême. Daniel Goessens n’est pas l’auteur le plus connu du grand public ni celui qui produit le plus (un album tous les trois ans en moyenne). A ce sujet, interrogé par le Courrier picard, il disait ceci, très révélateur de son état d’esprit : « Cela me permet de travailler sur mes idées, de rester sur une ligne éditoriale étroite. Il ne faut pas vouloir être le maître du monde, mais rester à sa place et être le seul à faire son truc. Après, vendre beaucoup ou pas, importe peu... ».