Jean Tabary

Biographie

15séries

Scénariste, dessinateur & coloriste de bandes-dessinées franco-belge né à Stockholm (Suède) et mort à Pont-l'Abbé-d'Arnoult (France).

Jean Tabary était né le 5 mars 1930 à Stockholm en Suède. Son père est violoniste (il sera longtemps premier violon au théâtre Mogador) et sa mère élève neuf enfants. Dans cette ambiance artistique, il choisit le dessin, en dépit de ses débuts professionnels comme plâtrier. En 1956, il frappe à la porte du magazine communiste pour la jeunesse Vaillant avec un projet de série humoristique : Richard & Charlie. Il est pris immédiatement ! En 1958, il crée l’un de ses personnages marquants : Totoche et sa bande de copains conçus sur le modèle de Bibi Fricotin ou de Bicot. C’est son premier succès. La série aura même droit pendant dix ans, de 1966 à 1976, à un pocket mensuel à son nom. Ses personnages secondaires, Corinne & Jeannot, vont connaître une popularité parallèle auprès des lecteurs au point que Vaillant leur consacre en 1966 leur propre série. En 1958 encore, Tabary imagine un duo comique, Grabadu et Gabalioutchou, qui ne sont pas sans évoquer la silhouette de Dilat Larath, l’homme de main d’Iznogoud. Ces deux héros « les plus cons de la BD » d’après Gotlib, feront un détour par Fluide Glacial quand l’auteur de la Rubrique à Brac lancera son journal. C’est l’histoire d’un calife... Rencontre décisive : En 1960, René Goscinny le recrute pour Pilote où, ensemble, ils vont créer Valentin le vagabond, un SDF sympathique amoureux de la nature, empreint de poésie. Absorbé par ses séries, Goscinny laisse à Tabary le soin de continuer le scénario seul. Avec le scénariste d’Astérix, Tabary va créer pour la revue Record (Fleurus Presse) en 1962 les aventures du commandeur des croyants Haroun el Poussah, calife de Bagdad : « C’était un excellent calife… Il était si bon, si généreux qu’il puisait souvent dans ses coffres pour aider les déshérités, qu’on l’appelait le bon du trésor. » D’ailleurs, comme dit l’adage populaire : « Le calife ne fait rien, et il le fait bien. » Mais bientôt, c’est son grand vizir l’infâme Iznogoud qui lui vole la vedette grâce à un pitch entré dans la conscience populaire : « Il y avait à Bagdad la magnifique un grand vizir (1 m 50 en babouches) qui s’appelait Iznogoud. Il était très méchant et ne poursuivait qu’un but : « Je veux être calife à la place du calife. » Sa réputation grandit rapidement : « [Elle] était si mauvaise que la rumeur finit par atteindre le calife. Les esclaves se plaignent (Nous sommes des esclaves, pas de manœuvres !). Les bourreaux sont horrifiés par la cruauté du grand vizir au point de boire pour oublier. Les percepteurs sont écœurés par sa cupidité et les teignes elles-mêmes ont quitté Bagdad sachant qu’elles ne peuvent pas lutter contre cette formidable concurrence. » Conçu d’abord pour la jeunesse, Iznogoud rejoint Pilote en 1968, la même année que Lucky Luke. Le Journal du Dimanche lui demande bientôt de commenter l’actualité en 1974, le grand vizir incarnant l’ambition politique. On lui doit d’ailleurs cette sentence : « Il n’y a aucun situation bien assise qui ne résiste au pal. » On l’a compris, la marque de la série Iznogoud, c’est le calembour. Alors qu’ils sont interdits dans Lucky Luke (Morris les détestait) et finement mesurés dans Astérix, dans Iznogoud, Goscinny se lâche. « - L’airain solide rien de tel pour réussir une chose pareille. - Le calembour est infâme mais la chose est splendide » fait-il dire à ses personnages. Iznogoud fera l’objet d’une série d’animation de 52 épisodes de 13 minutes, d’un long métrage de Patrick Braoudé avec Michaël Youn qui fait un carton au box-office. La série Iznogoud a vendu plus de 10 millions d’albums de par le monde, traduits en 15 langues. À la disparition de Goscinny, suivant les vœux de son complice et à l’imitation d’Uderzo, le dessinateur fonde les éditions Tabary, dans un premier temps appelé les éditions de la séguinière, dirigée par sa femme et ses enfants. Ces derniers poursuivent d’ailleurs la série, tant du point de vue du dessin que du scénario. Personnalité discrète, Jean Tabary a reçu peu de lauriers au cours de son existence. Sa disparition laisse pourtant un grand manque
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