Scénariste & dessinateur de Comics mort le 13 janvier 1956.
Lyonel Feininger, né à New York le 17 juillet 1871, part à l'âge de seize ans avec ses parents, musiciens d'origine allemande, pour l'Europe. Doué aussi bien sur le plan musical que sur celui de la peinture, il donna la préférence à son penchant le plus fort qui était la peinture. Il décide de s'inscrire aux beaux-arts, d'abord à Hambourg, puis à Berlin, Liège et Paris. Il dut attendre longtemps avant d'être reconnu en tant qu'artiste malgré de respectables succès comme illustrateur.
À partir de 1905 il réalise des caricatures pour les revues humoristiques Ulk et Fliegende Blätter. En 1906-1907 il réalisa textes et dessins pour une série de bandes dessinées pour le Chicago Tribune, les célèbres Kin-der-Kids.
Son œuvre picturale de 1906 à 1911 est influencée par ses planches illustratives, ce n'est qu'en 1911, à Paris, qu'il trouve sa voie vers sa propre forme artistique grâce aux œuvres des cubistes qu'il découvre au Salon des indépendants à Paris. Il se détourne presque totalement d'éléments figuratifs dans ses toiles dont le thème principal devient la ville et l'architecture des villages thuringiens. Un haut clocher d'église est souvent omniprésent dans les compositions qui datent de la guerre ou la suivent, comme un symbole d'espoir en un monde plus paisible. Fidèle aux préceptes cubistes, il renie toute perspective classique pour la recomposer à partir d'éléments déstructurés, de formes emboîtées les unes dans les autres de façon compliquées qui confèrent à l'œuvre une monumentalité intérieure et une sévère tectonique. Cependant, ses tableaux ne forment pas des blocs compacts et, grâce à son apprentissage des couleurs chez Robert Delaunay, ils irradient de lumière et de transparence. Les surfaces géométriques sont fragmentées, mais conservent un lyrisme qui lui est propre.
En 1913, il présente une exposition individuelle à la galerie berlinoise Der Sturm. Durant la guerre, il poursuit ses recherches formelles. Walter Gropius l'invite au Bauhaus où il enseignera de 1919 jusqu'à 1933, année où l'école est contrainte de fermer sous la pression du régime nazi. Sa gravure sur bois expressionniste, La cathédrale du Futur, fut le premier emblème d’un Bauhaus encore mystique et romantique. Il est intéressant de saisir le gouffre qui le sépare de celui dessiné par Oskar Schlemmer en 1922 pour la même école. C'est durant son passage au Bauhaus que Feininger commence à se passionner pour la photographie qui deviendra une part importante de sa production. Il ne délaisse pas pour autant la peinture. Une grande rétrospective lui est d'ailleurs consacrée en 1931 à la Galerie nationale de Berlin.
Le régime nazi le force à s'exiler aux États-Unis en 1937. Ses œuvres sont exclues des musées et condamnées pour leur style moderne. Vingt-quatre de ses tableaux sont d'ailleurs exposés, peu après son départ, à la Entartete Kunst, consacré à l'art désigné comme dégénéré. Après un période d'adaptation, Feininger se remet à la peinture. Il bénéficie bientôt d'une nouvelle rétrospective, cette fois au Museum of Modern Art de New York, en 1944.
Lyonel Feininger a été membre de la Sezession berlinoise en 1909, associé au groupe expressionniste Die Brücke, le Novembergruppe, Gruppe 1919, et du groupe Les Quatre Bleus.
Mondialement connu pour sa peinture, Lyonel Feininger a pourtant aussi laissé une œuvre importante en photographie. Il découvre l'appareil alors qu'il enseigne au Bauhaus, à la fin des années 20. Âgé de presque soixante ans, il se révèle un expérimentateur de premier ordre, notamment sur les images qu'il prend des batiments géométriques du campus à Dessau, en travaillant sur les effets de lumière et les jeux de négatifs. Il partage sa passion avec ses fils, en particulier, Andreas Feininger, photographe célèbre.
Feininger a également composé plusieurs pièces musicales, en particulier des fugues. Certaines œuvres de Bach ont inspiré certaines de ses toiles, notamment la série Gelmeroda.