Dracula... (one-shot) FR

Synopsis

Le vampire ne peut se passer de sang. Il peut chercher mille alternatives, tourner autour du pot, c’est plus fort que lui : tout va se résoudre dans, et par le sang.

Alberto Breccia a réalisé Dracula pendant une des périodes les plus sombres de la répression, quand le régime militaire qui a ensanglanté l’Argentine arrivait à son crépuscule, bientôt dépiécé par l’échec de la guerre des Malouines. Dracula est une cinglante dénonciation de la situation politique argentine sous le couvert d’une innocente histoire aux tons grotesques. L’inversion de rôles et de situation permet au maître uruguayen de suggérer, montrer, dénoncer, sans pourtant s’exposer. Seul l’épisode Je ne suis plus une légende, réalisé quand la dictature était désormais agonisante, contient une dénonciation ouverte, explicite et on ne peut pas plus dure. Breccia passe en revue, non seulement les atrocités commises par les tortionnaires mais pointe le doigt aussi sur l’indifférence et la corruption généralisée que on rendu possibles ces crimes horribles et qui seront le humus sur lequel se développera le cancer économique qui terminera de mettre à genoux l’Argentine dans les années qui suivront. Dracula est aussi le plus important travail en couleurs de ce maître du noir et blanc. À la noirceur du propos s’oppose l’exubérance des couleurs, style grotesque, développés avec une maîtrise surprenante du rythme et de la composition.

En complément de ces récits, cette édition définitive de Dracula propose le scénarimage des récits. Réalisé au stylo bille et au crayon, c’est une véritable relecture de l’œuvre qui est proposée, pont vers d’autres travaux contemporains de Breccia, comme Buscavidas ou El viajero de gris (encore inédit en France). Cette deuxième section justifie à elle seule la lecture de cette œuvre, même de la part de ceux qui ont déjà connu la première édition publiée par les Humanoïdes Associés.