Esprit fin, fine lame, le chevalier d'Eon est une icône de l'ambiguïté sexuelle et l'un des grands mystères de notre histoire. Les polémiques sur son sexe sont l'un des plus croustillants potins du XVIIIe siècle. Mais son histoire n'a de glamour que le commencement. Il a bien été l'espion androgyne aussi à l'aise en jupe qu'en uniforme de capitaine des Dragons, sillonnant la Russie et l'Angleterre pour le compte de Louis XV, mais son dévouement pour ce roi capricieux et peu sûr de lui, lui vaudra plus d'ennuis que de bonnes fortunes et le costume féminin sera pour lui une prison imposée par son roi qu'il devra porter de ses cinquante ans jusqu'à sa mort...Et tout cela n'est que résumé du destin fait de mystères et d'intrigues.
Le chevalier d'Eon a un dessin surprenant, mais qui convient parfaitement à son histoire : un dessin très "féminin", en couleurs pastels, avec les arrondis d'une noblesse qui se courbe pour les salutations.
Le dessin porte l'histoire, celle de ce chevalier déguisé en femme (chut, je n'en dit pas plus) ; histoire que j'appréciais déjà avant de lire ce livre. Le scénario est assez bien ficelé, quoique parfois rapide (format oblige), j'attends de voir une suite.