Lors du siège de Saragosse, le capitaine Marbot a été blessé par un projectile artisanal prouvant, s'il le fallait, la détermination avec laquelle les Espagnols attendaient leurs adversaires. Cette blessure nécessita une opération qui laissa Marbot en proie au coma. De retour à Paris, Marcellin Marbot revit son ami Charles Massy et put lui parler de ces visions qu'il avait eues lorsqu'il était souffrant, de cette voix qui le poussait dans l'acharnement quand la lassitude aurait pu le rendre plus faible.
Puis cap fut mis sur l'Autriche où, dans une espèce de désir inconscient de plaire à ses supérieurs, Marbot se sentait indestructible, ivre de ces combats de campagnes militaires qui pouvaient lui valoir l'avancement qu'il convoitait. Des combats qui laissaient beaucoup de camarades et de supérieurs sur le carreau... Mais Marbot avait la baraka et ne comptait toujours pas parmi ceux qui étaient passés de vie à trépas. Il devint aide de camp du Maréchal Masséna avant de participer à une nouvelle campagne, au Portugal, face aux Anglais, fins stratèges se montrant très forts dans l'organisation de faces à faces auxquels ils ne prenaient pas directement part...
Etait-ce les refus d'avancement qu'il essuyait qui favorisaient les fièvres dont souffrait Marbot et au cours desquelles il retrouvait cette voix qui communiquait avec lui ? Il fallait qu'il soit vraiment motivé, ou en tout cas sacrément endurci, pour accepter sans broncher de ne pas "ascensionner" après ces trois nouvelles campagnes et autant de blessures. A moins que ses envies d'un quotidien plus paisible ne l'aient rendu plus patient, plus philosophe : à Paris où il revenait régulièrement, Marcellin Marbot toucha mot à sa douce et tendre de son projet de mariage avec elle...
source: éditeur
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