Fille de Philippe IV le Bel, Isabelle met l'Europe à feu et à sang durant la plus grande guerre médiévale que l'Europe ait connue, la guerre de Cent Ans. L'humiliation qu'elle subit au quotidien dans sa vie privée génère chez cette reine une vengeance terrible dont elle ne mesure pas au préalable toutes les conséquences. Femme meurtrie, femme libre, elle est “La Louve de France”.
Isabelle de France (environ 1295-1358) est la fille de Philippe IV le Bel, celui qui mis fin à bas l'ordre des Templiers. Elle est aussi la s?ur de trois Rois de France, Louis X le Hutin (1314-1316), Philippe V le Long (1316-1322) et Charles IV le Bel (1322-1328). Isabelle de France n'est pas, dans son début de règne, une femme de sang, c'est avant tout une femme de devoir bafouée. Elle est Reine et considère qu'elle doit plus qu'elle ne reçoit. Son époux, Édouard II, la délaisse pour se pavaner avec de jeunes girons et a une image de la Femme des plus réactionnaire (même pour l'époque). Isabelle est une vraie femme de pouvoir dans un temps où ce n'était pas leur rôle. Le scénario de Thierry et Marie Gloris montre bien cet aspect de cette souveraine, qui, par devoir accepte de devenir mère, «parce que la lignée doit survivre». On voit aussi une femme déterminée qui n'hésite pas à sacrifier ses belles s?urs infidèles parce qu'elles n'ont pas respecté les codes informels qui régissent la noblesse. Le dessin de Jaime Calderon est très classique, bien loin de Juillard ou Cosey, mais il rend bien l'ambiance du récit. La colorisation de Johann Corgié se met au niveau des illustrations. Ce premier tome est de bonne facture, mais, peut-on vraiment classer Isabelle dans la catégorie des Reines de sang. Dans cet album on découvre une femme de devoir et de tradition, la suite de la vie d'Isabelle est moins angélique. Notons toutes fois que l'appellation «Louve de France» naît sous la plume de William Shakespeare soit trois siècles plus tard.