La pénombre. Une houpette apparaît. Un jeune homme dans son lit, un pansement sur la tempe. Doug se lève et suit son chat noir, Inky - pourtant mort depuis des années - et se laisse entraîner de l'autre côté du miroir.
Que s'est-il passé ? Une soirée punk embrumée, une jeune femme adepte de scarifications, un rituel à base de polaroïds, un amant jaloux et potentiellement violent...
À grand renfort d'ellipses, Charles Burns fait voler en éclats nos repères spatio-temporels, multiplie les allers-retours entre rêve et réalité et nous fait tourner jusqu'à nous étourdir. Lorsque le point se fait à nouveau, nous sommes seuls en pays inconnu. Et comme Doug, transformé en lointain cousin de Tintin, nous cherchons à savoir ce que nous faisons dans cet endroit accablé de chaleur où des lézards font la loi, où des nains en slip se proposent de nous aider et où les larves nous fixent en pleurant quand on va pour les manger.
Explorant dans ce dyptique sa fascination pour Hergé et William Burroughs, Charles Burns, pour sa première bande dessinée en couleurs, réussit un objet obscur et limpide à la fois, perdant le lecteur dans les méandres d'un univers instable et fascinant éclairé par la rigueur graphique qu'on avait pu apprécier dans Black Hole. Avec Toxic, Burns signe un manifeste punk et poétique, un rêve sombre et captivant.
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