Dans son précédent opus, Le Programme Immersion, Léo Quievreux avait laissé, en un lieu et un futur indéterminés, une poignée d’espions branchés à l’EP1 (Elephant Program One), machine expérimentale conçue pour fouiller, révéler, augmenter les souvenirs. Suite et fin de ce programme paranoïaque, Immersion s’ouvre sur le procès de Per Esperen, un haut cadre de l’Agence accusé d’avoir manipulé EP1 à ses propres fins. À quoi bon un tel procès cependant, dès lors qu’Esperen, tout comme son adversaire, l’agent Le Chauve, restent hors de portée de la réalité, prisonniers de l’espace mental créé par leur connexion avec la machine ? Faisant le constat de leur impuissance, ayant manifestement perdu le contrôle du programme, les plus hautes autorités de l’Agence tentent de reprendre la main en connectant de nouveaux espions à l’EP1. À charge pour l’agent 39,5 de suivre les traces du Chauve, à charge pour les agents Janet Crispel et Carl Jaeger de remonter jusqu’à Per Esperen. Mais laissés depuis trop longtemps au libre cours des interactions hommes-machine, les pièges, distorsions narratives, illogismes, courts-circuits, faux raccords, clonages, bifurcations, faux semblants, obturations se sont démultipliés. Les trois limiers en feront les frais. Car l’enjeu de ce récit-piège n’est plus, depuis longtemps, de garantir le succès des missions contradictoires qu’il a cru ordonner, mais de survivre à sa propre logique dévoratrice, d’endiguer la dynamique implosive par laquelle il progresse… La troisième partie d’« Immersion » s’intitule « Le broyeur »…
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