Bull-terrier de nationalité américaine, chargé de famille (une tique et cinq puces), Grimmy se présente comme une sorte de gigot jaune armé de quatre pattes à trois doigts et d'une truffe très maousse. C'est pourtant avec ce look qu'il fait un tabac dans plus de 500 journaux américains. "Je pue donc je suis" est sa devise, il baffre dans les poubelles et boit dans les toilettes. Seule entorse à sa philosophie de clébard dégoûtant : son petit faible pour Canichette le pousse à s'étriller comme un fou et à s'inonder de parfum ("Eau de chien mouillé"). Dans ce second album, Mère l'Oie lui fait une surprise : Attila, persan pure race, avec lequel il entretient des rapports sado-masos mâtinés de complicité quand la situation l'exige : la trouille du vétérinaire, par exemple. Parfois, Grimmy rêve de retourner à son état de bête sauvage primitive : il est très vite arrêté dans ses aspirations bucoliques par l'absence de télé et de pizzas - puis par la SPA. Il rêve aussi de bouffer le ministre des PTT en personne, au lieu du facteur. Mais le plus charmant, chez Grimmy, c'est la formidable complexité de ses attitudes et expressions - dûe au talent de dessinateur de Mike Peters. Il faut voir Grimmy courir - ça ne dure pas longtemps mais on dirait bien qu'il a dix-huit pattes. Il faut voir Grimmy - ahuri, sportif, malin, avachi, hypocrite, béat - négocier avec les petits problèmes de la vie, développer mollement ses instincts ludiques, lutter contre les puces et l'embourgeoisement. Un régal !
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