Fous de terreur et de désespoir, les Oulhamrs fuient dans les ténèbres de la nuit : le feu est mort, détruit par les ennemis de la horde. Pour la survie de la tribu et l'amour de la belle Gammla, Naoh, le fils du Léopard, se voue à reconquérir le feu. Une grande quête débute, au coeur d'un univers de titans, où les aurochs et les mammouths, les ours et les lions géants sont les maîtres de la Terre.
La Guerre du Feu d'Emmanuel Roudier au scénario et aux dessins et de Simon Champelovier aux couleurs aux Éditions Delcourt en trois tomes.
Cette trilogie est inspirée du livre éponyme de J. -H. Rosny Aînée. Je n'ai pas lu ce livre, et j'ai un très vague souvenir du film des années 80 que j'ai vu lors d'une sortie scolaire. Après avoir lu la trilogie Neandertal du même auteur j'étais curieux de lire un peu plus de celui-ci. Comme cette trilogie était disponible dans la médiathèque de ma ville je l'ai emprunté.
L'action se passe durant la préhistoire. Les Oulhamr possèdent le feu, et savent le conserver, mais pas le créer. Le jour où il le perde suite à une bataille contre une tribu adverse ils sont alors en grand désarroi. Ils n'ont plus de protection contre les bêtes sauvages et ne peuvent plus cuire la viande ni durcir les pointes des lances. Deux groupes sont envoyés pour récupérer le feu. Naoh, Nam et Gwan forme le premier groupe et nous suivons leurs aventures.
Ce que j'aime c'est les dessins des paysages variés, des animaux disparus et des personnages. L'auteur prend le temps de représenter des combats entre bêtes sauvages et de larges cases représentant les grands espaces. Cela nous immerge dans cette nature sauvage à la fois belle et dangereuse de notre Terre de l'époque préhistorique. L'homme n'est finalement qu'un petit élément dans cette grande nature, s'inclinant devant la force de celle-ci. Le découpage des cases est aussi inhabituel pour la bande dessinée Franco-Belge et apporte beaucoup à la narration et aux combats.
Du côté du scénario c'est un peu plus compliqué. On peut lire l'histoire sur plusieurs niveaux et interpréter celle-ci de différentes façons. Vous pouvez la lire comme une aventure pour récupérer le feu. Elle est plaisante et se laisse lire. Mais vous pouvez aussi analyser cette histoire, les relations entre les différents groupes d'humains ou de préhumains. Mais aussi la structure de la tribu, de la place des hommes et la place des femmes, et de la prépondérance de la force sur l'intelligence. La postface de Marc Guillaumie en fin du dernier tome nous en parle très bien, et au lieu de l'expliquer plus maladroitement je vous conseille de la lire lorsque vous aurez terminé la lecture de cette trilogie.
Bref, une trilogie préhistorique que je vous conseille de lire si elle se trouve dans votre médiathèque ou si un.e ami.e la possède.