Synopsis
De l’eau à perte de vue, un soleil qui brille et qui brûle, une ou deux barques, des rochers, une maison blanche, comme plantée là au milieu de nulle part. Des enfants qui jouent et qui pleurent, des adultes qui parlent et s’observent, tous ensemble pour un moment, un moment qui se voudrait idyllique. L’atmosphère, chauffée à blanc par un soleil implacable et omniprésent, devient vite irrespirable. La tension sourde qui parcourt et nourrit Barcazza de bout en bout, indissociable de l’astre qui la provoque autant qu’il la représente, enfle jusqu’au point de rupture, ce moment étrange où les certitudes se délitent et où les habitudes font place à la violence. Quand les couples qui hier s’entrelaçaient soudainement se déchirent.
Barcazza fait partie de ces oeuvres étranges, ces oeuvres à l’attrait indicible, où, semble-t-il, rien ne se « passe », mais où, par petites touches, en s’arrêtant sur quelques détails, sur certaines situations, tout est dit, simplement, sans démonstration. Comme dans un film d’Antonioni, le quotidien est vu ici par un prisme déformant, mais si peu, si délicatement, qu’il en émane un sentiment d’étrangeté proprement inexplicable.
Et puis il y a quelque chose de proprement enivrant dans le trait fin et charmeur de Francesco Cattani, un trait habile que l’on serait prêt à suivre n’importe où. Barcazza est son premier livre.
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