Enfants, je vous en conjure, refermez immédiatement ce livre de Kitaro et passez votre chemin. Ce tome-là, c'est exceptionnel, n'est pas pour vous. Imaginez : votre fantôme préféré fume, bois, jure, assiste impuissant au suicide de son amie et s'engouffre dans les tréfonds des enfers. Mais quelle malicieuse raison le pousse à déraper de la sorte ? Unique, de par sa longueur et sa noirceur, les 470 pages ininterrompues de MicMac aux enfers remontent à l'époque où Kitaro n'est pas encore surnommé le repoussant. Il vient à peine de ramper hors de sa tombe et pérégrine dans ce que Mizuki appelle des Contes Nocturnes, destinés aux librairies de prêt. La présente version fut spécialement redessinée pour le magazine d'avant-garde Garo, entre 1967 et 1969. A cette époque où règne l'effervescence artistique, Mizuki et Kitaro s'attellent à créer dans Garo une autre forme de bande dessinée, innovante, marginale et déviante. Dans ce laboratoire se cultive une esthétique de l'angoisse, de lumières expressionnistes, de solides lignes noires et de minuscules hachures entremêlées. Il en résulte une aventure extravagante, libérée des garde-fous et asservie à ce rapport étrange que Mizuki entretient au monde: celui des allers-retours entre la vie et la mort.
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