Au début des années 1960, Yoshiharu Tsuge entame sa collaboration avec la mythique revue Garo, qui donne aux auteurs la possibilité d’expérimenter de nouvelles approches dans un contexte éditorial peu enclin à l’ouverture. Tsuge trouve dans cet endroit la possibilité de se révéler et développe des bandes dessinées d’un genre nouveau où autobiographie et fiction s’entremêlent pour faire surgir une forme d’authenticité inédite – cette approche avant-gardiste sera appelée watakushi manga, « la bande dessinée du moi » et inspirera toute une génération. Après Les fleurs rouges, qui s’intéressait aux années charnières de la carrière de Tsuge, ce second volume prolonge cette exploration en permettant de découvrir un auteur en pleine mutation. En juin 1968, Garo consacre un numéro spécial à Yoshiharu Tsuge, dans lequel il publiera sa nouvelle la plus célèbre : La Vis (Neji Shiki). Cette histoire marque un tournant dans l’évolution du style de Tsuge, qui, pour la première fois, retranscrit l’un de ses rêves. L’utilisation de la bande dessinée en tant que médium de l’inconscient est jusqu’alors inédite. Dès sa parution, La Vis provoque de nombreuses réactions et suscite des interprétations diverses, tant de la part de lecteurs que de psychologues, écrivains, artistes ou poètes. Tsuge n’apportera pas d’explications à cette nouvelle, conservant ainsi le mystère autour de son œuvre.
Traduites pour la première fois en français, la publication de cette nouvelle et des six autres qui composent ce volume est un événement majeur. Ce deuxième tome de l’anthologie permet de percevoir toute la richesse d’un auteur incontournable.
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