De tous les "bons petits diables" que la terre a portés, l’Histoire des Etats-Unis retiendra le nom de Buster Brown. Mais Buster n’est pas fait du même bois que tous les galopins de la littérature enfantine, c’est un bon petit diable à l’américaine, un petit garçon rose et blond dont les parents possèdent (en 1904 !) une automobile, le téléphone, le chauffage central, quelques domestiques indulgentes et dévouées, et des petites camarades en robes de dentelles et capelines blanches. Dans cette société idéale de la réussite et du bonheur, Buster Brown introduit avec à-propos un élément perturbateur : cette vie tranquille n’est supportable que si l’on y fait des farces qui dérangent le cours des choses - et Buster Brown élève la niche la plus stupide ou la plus raffinée à la hauteur d’un art de vivre.
Avec son complice, le bouledogue Tiger, un des personnages les plus drôles et les plus sympathiques de l’histoire de la bande dessinée, Buster Brown joue les tours les plus explosifs à ses parents, à ses bonnes, et aux amies de sa maman, avec une candeur et une satisfaction désarmante. "Comment on peut être bon tout en étant méchant" : c’est le titre d’un livre que Buster Brown se propose d’écrire et qui le définit fort bien. Il fixe des patins à roulettes aux pieds d’un dormeur, donne un steack vraiment très épicé au lion du zoo, branche des accumulateurs sur les robinets de la baignoire, lâche des souris à l’église ou rase la face de son chien, mais avec cela il est affectueux, généreux et franc.
L’aventure se termine toujours par une bonne fessée (à la brosse !) et par la ferme résolution, affichée au mur par le petit garçon, de recommencer à la première occasion, en prenant cette fois quelques précautions ...
L'avis de la communauté
Commentaires
Cet album n'a pas été commenté par nos membres :(