Ce tank JS-1 avait été baptisé : « Cette machine tue les fascistes ». De l'enfer de la bataille de Seelow jusqu'au débarquement de la baie des Cochons à Cuba en passant par les combats de rue à Berlin et à Prague, des guerres civiles africaines aux montagnes de Tora Bora en Afghanistan, cette machine va traverser 50 ans de combats, broyer ses équipages et hanter son concepteur.
Dans une usine de chars de l'Oural, l'ingénieur Sergeï Souvarov vient d'achever la construction du 500e exemplaire de l'IS-2 (Pour Josef Staline). Sur le flanc il a fait inscrire : «Cette machine tue les fascistes». En 78 pages, Jean-Pierre Pécau (Jour J, Lignes de front) nous raconte l'histoire de ce tank de l'URSS en 1945 à L'Afghanistan en 2001. Le scénario est très bien construit et offre plusieurs niveaux de lectures : qui est le héros, l'homme ou la machine qu'il a fabriqué, l'humanisme ou l'engin de guerre ? Le résultat est remarquable et tient son lecteur de la première à la dernière case. Le dessin de Damien et Senad Mavric est classique, peut être même trop classique, mais il reste agréable. La colorisation, réalisée par Scarlett Smulkowski met en valeur les images et donne du relief à certaines parties du dessin, notamment les explosions. «Cette machine tue les fascistes» est une très belle histoire qui a largement sa place dans toute bédéthèque de qualité. Pour les puristes, dans la dernière case de la page 22 la traduction n'est pas exacte et un mot n'est pas en russe?