Lorsque l’on demandait à René Goscinny quel personnage d’Astérix avait sa préférence, le scénariste répondait sans hésiter : « Obélix, car c’est celui qui a le plus de facettes, le plus de traits de caractère différents. » Naïf, brutal et psychologiquement fragile, Obélix est une figure enfantine dont la logique déconcertante nous renvoie sans cesse à l’histoire de notre propre développement. Et s’il fallait prendre ses mots d’enfant au sérieux ? Astérix en effet ne manque pas d’enfants terribles : une sorte de folie ordinaire hante littéralement les relations humaines. « Ils sont fous, ces humains », en conclut Obélix peut-être existe-t-il en effet une folie « normale », constitutive de l’homme, qui hante la vie de tous les jours ? Obélix l’enfant, Obélix le naïf, pourrait bien être alors, contre toute attente, le meilleur des guides, dans les méandres des logiques irréductibles qui hantent le développement de la personnalité.
Nicolas Rouvière est maître de conférences à l’université Grenoble 1 (ESPE), où il travaille sur la littérature de jeunesse et la littérature populaire. Auteur de plusieurs ouvrages sur la bande dessinée, il a publié notamment Astérix ou la parodie des identités (Flammarion, 2008) et Astérix ou les lumières de la civilisation (Puf, 2006), qui a obtenu le prix Le Monde de la recherche universitaire.
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