De l’argot dans Astérix ? ! Qui l’aurait cru ? C’est pourtant ce qui s’avère irréfutable au terme de cette étude lexicale conduite avec sérieux et compétence. Et c’est une révélation ! Certes on peut avoir peine à y croire, tant cet argot est discret. Mais l’affaire se corse, comme dirait le druide Panoramix, quand on s’aperçoit que ledit argot, quasi invisible, est au service exclusif de la gauloiserie. Et c’est une seconde révélation : les Gaulois se découvrent vraiment très gaulois. Le sanglier se révèle métaphore de la femme ; le sexe et ses jeux s’étalent à plaisir, quoiqu’en toute discrétion ; les plaisirs coquins et les plaisanteries grivoises ne font pas peur aux habitants du petit village que nous connaissons bien. Ils se montrent même, dans ce domaine, d’une abondance et d’une inventivité inépuisables. Ainsi, au-delà du sens courant que saisit tout le monde, un second sens se dévoile en de multiples passages de la BD. Et les lecteurs gaulois du xxie siècle trouveront à rire pour des raisons qu’ils n’avaient pas soupçonnées jusque-là. Mais, troisième révélation, au-delà de la gauloiserie, le lecteur se verra conduit par cet argot vers des considérations de plus haute portée et fort inattendues. Toute une part inconnue de la richesse d’Astérix surgit ainsi du secret où elle était restée cachée.
Dé-voiler, ré-véler, cela consiste à enlever un voile pour rendre visible l’invisible de la BD, pour le plus grand plaisir des lecteurs d’Astérix et leur plus grande admiration pour le génie de ses auteurs.
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