Le présent volume évoque les rivalités des trois fils de Guillaume le Conquérant, qui se montrèrent insatisfaits des partages effectués par leur père sur son lit de mort en 1087. A son aîné, Robert Courteheuse, Guillaume le Conquérant avait confié l'héritage qu'il avait reçu de ses ancêtres, le duché de Normandie. Au cadet, Guillaume le Roux, il avait donné le fruit de ses conquêtes, le royaume d'Angleterre. A son troisième fils, Henri Beauclerc, il n'avait pu offrir qu'une compensation en argent. Mais le rêve de chacun des trois frères était bien de d'exercer le pouvoir sur l'ensemble des terres qui avaient été sous l'autorité unique de leur père. Ces luttes fratricides furent à l'origine de bien des révoltes, trahisons, représailles et exactions de toute sorte : l'instabilité politique aurait pu même avoir comme conséquence le démantèlement de l'oeuvre patiemment édifiée par Guillaume le Conquérant. Il n'en fut rien : le prestige du père demeurait intact et en imposait toujours aux barons comme aux différents peuples qu'il avait soumis.
L'album se termine au moment où, en 1096 et 1097, Robert Courteheuse et un grand nombre de barons normands se rendirent à la première Croisade et rejoignirent l'élite de la chevalerie européenne et, en particulier, les prestigieux contingents formés par les Normands d'Italie du Sud sous les ordres de Bohémond, le fils de Robert Guiscard. C'est alors que l'on découvre le comportement héroïque du duc de Normandie, qui n'a plus rien de commun avec le portrait peu flatteur qu'en fait Orderic Vital.
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