Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie. Dépositaire d'un savoir précieux auquel son grand-père alchimiste l'a initiée, Blanche part de Belgique sur ses traces, après la découverte de son corps sans vie sur une plage près de Compostelle.
Le point de départ de Céline se situe au mont Saint-Michel, où elle a commencé son noviciat. Quant à Alexandre, guide de montagne dans les Alpes suisses, c'est le décès de Margaux qui va le jeter, lui aussi, sur cette route pleine de questions, mais peut-être aussi de réponses.
Série prévue en 7 albums
Le premier tome de la nouvelle série de Jean-Claude Servais «Les chemins de Compostelle» est un bijou. «Petite Licorne» raconte l histoire, ou du moins le début de l histoire, de quatre personnes qui vont faire le pèlerinage de Compostelle. Deux femmes Blanche et Céline, deux hommes Alexandre et Dominique, quatre raisons différentes de faire ce voyage intérieur. Car, n en déplaise à certains chantres (j ai failli mettre un second c) de la pensée unique (voir dBD n°87), prendre les chemins de Saint Jacques est avant tout une quête personnelle et pas forcément la preuve de bondieuserie d un autre temps (je renvoie les lecteurs sur le livre illustré de François Dermaud sur son pèlerinage). Servais nous présente ses héros, surtout Blanche qui est au c?ur de l album. Le scénario fait la place belle à l alchimie sous la forme d'une sorte d initiation de Blanche par son grand père. Les dessins sont comme toujours magnifiques, la brasserie ou la grand-place de Bruxelles sont absolument splendides. Ce premier tome met en place une histoire destinée à être publiée en sept volumes. Tous les caractères sont là, on découvre aussi l opposition entre le laïc et le religieux, l alchimie et le sacré.
Si les textes sont parfois un peu longs, les décors sont bien posés et le dessin ravi toujours autant. La colorisation de Raives augmente le plaisir de la lecture et donne un relief très particulier. Une très belle réussite. À noter la présence de plusieurs cases en noir et blanc de «Tendre Violette» et, en page 65, une vieille femme dont le visage rappellera à certains un autre album de Servais.