David B. profite de ses déambulations italiennes pour donner corps à son imaginaire et noircir des carnets. Des carnets de « petits riens », oniriques et fantastiques évidemment. Chaque ruelle arpentée est ainsi l’occasion pour l’auteur de manifester son goût pour la littérature, le cinéma, les mythes et les légendes. A Trieste, la visite de la maison des chats lui évoque une nouvelle de Jean Ray qu’il va bientôt nourrir de créatures de cauchemar et abreuver de batailles homériques. Et tandis qu’il s’abandonne à l’entrelacs des quartiers de Venise, qu’il conte la geste de Daoud Ravid et l'érection d’une nouvelle Babel, sa pensée se fait plus sinueuse. A mesure qu’il convoque le rêve, qu’il flirte avec le symbolisme, qu’il questionne les rapports de l’autobiographie, du fictionnel, de la voix off, et les liens mystérieux qui les unissent, son imagination se fait plus vagabonde. Il y a, enfin, la tentation surréaliste, à l’ombre du livre de Nadeau ou d’un tableau de Magritte, mais aussi les jeux fantastiques, ceux de la nuit et des souterrains. Autant de thèmes récurrents pour un auteur qui confie savoir pourquoi il est né à minuit moins le quart : c’est « l’heure du crime et des fantômes ». C’est aussi celle de « l’ombre du double » tapi en chacun de nous.
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