Les faits relatés par la Chronique anglo-saxonne sont sans ambiguïté : une « grande armée de païens » débarque en Est-Anglie en 866 et, l’année suivante, chevauche vers le nord de l’Angleterre et pénètre dans York. La Northumbrie est alors en proie à la guerre civile, le roi Osbert a été déposé et remplacé par Ælla : mais les deux rois rivaux s’allient pour reprendre la ville aux Vikings, en vain, ils périssent ensemble au combat.
À partir de ce contexte historique s’est forgée très tôt une tradition mettant en scène le fascinant Viking danois Ragnar aux braies velues ainsi que ses fils non moins remarquables.
En attribuant à Ella la mort de leur père dans une fosse aux serpents, la vengeance devenait le motif de leur invasion de l’Angleterre. L’intérêt littéraire porté à Ragnar s’est alors développé de concert avec celui que suscitaient les exploits guerriers d’Ívar sans os, Björn flanc de fer ou encore Sigurd serpent dans l’œil. Cette tradition a dû voir le jour parmi les colons scandinaves de Northumbrie : elle leur permettait, selon toute évidence, de fournir une explication acceptable de la fondation du royaume viking d’York et de s'assurer une certaine légitimité sur les terres conquises d’Angleterre.
J’invite le lecteur à découvrir ces nouvelles aventures de Svein qui reposent en partie sur cette tradition haute en couleur: Ragnar sur le point de succomber à la morsure des serpents et qui mourra « en riant », heureux de rejoindre les guerriers d’Odin au Walhalla – et Ívar faisant subir au roi Ella, en offrande à Odin, le supplice de l’aigle de sang qui consiste à exciser le dos pour extraire les poumons et les déployer comme des ailes…(J.Renaud, université de Caen)
Source : éditeur
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