«"Klezmer" est peut-être une réponse ashkénaze au "Chat du Rabbin". Les héros sont presque tous juifs, mais ils passent plus de temps à jouer de la musique qu’à penser à Dieu. Ce sont des musiciens sans argent embringués dans un feuilleton slave. Ils traînent leurs instruments dans les steppes d’Ukraine, à Odessa, dans des campements gitans. Je voulais que Michel Strogoff rencontre un juif vert de Chagall : la grande aventure rejoint le violon sur le toit. Pour les aquarelles, le rythme du récit, j’ai travaillé en pensant à Hugo Pratt. Mais aussi à Quentin Blake, et à Sempé.
La mémoire, ça ne sert pas à jouer les victimes ou à exiger des égards ou des réparations. Savoir, c'est une fin en soi. Ceux qui veulent que ça serve à quelque chose n'ont pas de conscience et méprisent leurs morts. À la rigueur, on peut chanter de vieilles chansons. Fidèle à cette idée qu'il vaut mieux pratiquer des activités inutiles qu'entreprendre des actions néfastes, je mets mon souvenir dans des chants klezmer. Il est mieux là qu'ailleurs» (Joann Sfar).
Préface de Marc-Alain Ouaknin.
À la fin du livre, vingt-deux pages de notes et de travaux sur le thème de la musique klezmer, par l’auteur.
La suite de "Conquête de l'Est" dans "Bon anniversaire Scylla"…
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