Le chaman Ozbeg l’a vu pendant sa transe, l’enfant à naître sera exceptionnel.
Tous les signes sont là : un caillot au creux du poing, un troisième oeil, la protection et le soutien des esprits. Il accomplira de grandes choses, mènera ses hommes à la victoire… S’il peut réunir à nouveau les clans mongols déchirés par des luttes intestines, son nom est tout trouvé : il sera un nouveau Temudjin, prénom chargé d’histoire et d’espoir. Sa destinée sera similaire à celle de Gengis Khan, qui porta le même prénom il y a de cela bien des générations. Fruit de l’union d’une mortelle avec un esprit de la forêt, il sera un nouveau khan, un des plus grands. Quand l’histoire rejoint l’Histoire, elle sublime la quête initiatique d’un jeune homme se débattant entre destin et libre arbitre… Tous les Temudjin deviennent-ils vraiment des khan ?
J'avais vu passer ce grand album à l'époque de sa sortie mais j'avais passé mon chemin pensant à une énième BD historique de "consommation". Il n'en est rien puisque Temudjin est plutot une quête initiatique d'un jeune mongol dans un monde où esprit et démons sont bien présents. C'est d'ailleurs la plus grande surprise de cet album, l'absence de fantastique au sens "incertain". La magie est totalement assumée et intégrante au monde des hommes à la manière de l'approche Myazaki dont on retrouve l'esprit. Les dessins sont particuliers mais l'on apprend à découvrir leur qualité à mesure de la lecture. Les personnages sont attachants et si l'intrigue est volontairement hachée, l'ambiance générale qui se dégage de ce premier tome reste l'élément majeur de l'album. L'histoire aurait pu se terminer ici et j'ai été surpris de voir qu'un second volume sortait. Je n'achèterais pas cette série (album lu en bibliothèque) mais la lirais volontiers jusqu'au bout.