_POUR UNE FOIS,
PRENONS LA POSE
Madame, Monsieur,
faisons fi du temps passé et du pessimisme affiché d’antan, maintenant on a la win, vautrons nous avec excès dans un positivisme dévastateur, désormais on en veut, on va tout casser moijevousldit, c’est l’heure de la Totale Win Attitude, le monde nous appartient et on est prêt à en découdre, venez-y voir les Gros, les Gras, les Importants, venez donc vous y frotter, zallez pas être déçu, et non merci Monsieur, pas d’ouverture de capital ni de rachat clé en mains, allez oust, lâchez-nous, laissez nous faire les choses dans notre coin et comme on veut, on continuera à foncer tête baissée sans savoir où l’on va mais en sachant bien où l’on ne veut pas mettre les pieds, qu’on réussisse ou qu’on se plante vertement, on assumera jusqu’au bout, persuadé que quelque part, on est dans le «juste»; on vous laisse les pubs dans le métro, les figurines en plastique, les comités de lecture consensuels, les cartonnages superflus et les quadri tape-à-l’oeil, la résurrection des morts et la surproduction éditoriale, les parts de marché et les spécialistes en com’, et nous, on continuera à s’appliquer et à tirer la langue, à dormir peu et à passer trop de temps au téléphone, pour faire, en gros, ce que l’on sait faire: des jolis livres (oui, on a beau être des éternels insatisfaits, on a cet orgueil là).
D’ailleurs, contre vents et marées, et surtout contre toute logique commerciale, Bile Noire continue vaillamment mais tranquillement son chemin et sa perpétuelle mutation, donc, bienvenue dans ce Bile Noire numéro 15, et surtout, bienvenue à Stéphane Rieder et à Nicolas Presl, encore jamais vus par ici. Première apparition dans Bile Noire également pour Manuele Fior et Peggy Adam, mais eux, on leur doit déjà deux ouvrages, respectivement Les Gens le Dimanche, sorti en automne dernier, et Plus ou moins… Le Printemps, paru ce début d’année. Précisons que sa suite, Plus ou moins… L’été, est déjà en bonne voie, et que l’on espère bien voir un jour un Plus ou moins… L’Automne, voire un Plus ou moins… L’Hiver. François Olislaeger (dont la Régression, conçu avec William Henne, a été publié par La 5e Couche il n’y pas si longtemps) poursuit son abécédaire («e»), Michaël Sterckeman nous revient avec ses Contes des trois démons, Ibn Al Rabin et Frederik Peeters expérimentent chacun à leur manière. Et encore: Jason, Jérôme Mulot & Florent Ruppert, Robert Goodin, et Pierre Wazem, qui continue à nous présenter les membres des Studios Lolos, mais «que» sur 8 pages cette fois-ci, pneumonie oblige. La Bande dessinée abstraite n’est pas en reste, avec les participations de Fafé (du collectif Groinge), François Olislaeger et Ibn Al Rabin. La revue dans la revue, pour l’occasion dénommée Hygiène, s’attaque de face à un problème de taille qui nous tient tout particulièrement à coeur ici à Atrabile: la scatologie. Le tout est évidemment torché avec un esprit scientifique exemplaire et méritoire par Andréas Kündig, et les courageux qui ont bien voulu se frotter au sujet sont Guillaume Long, Manfred Näscher, Baladi et Ibn Al Rabin (qui est décidément partout dans cette revue).
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