En ces années 1990, l'union soviétique s'est effondrée. La Russie, jetée en pâture au capitalisme sauvage, est en pleine décomposition. Dans ce monde sans foi ni loi, on se débrouille comme on peut, on monnaye ce que l'on trouve, et les destins se forgent à coups d'escroqueries et de trahisons. Dans ce troisième et dernier tome, Lavrine est devenu un homme riche, mais seul. Car Slava, son ami de toujours, est resté auprès de Nina. Ouvrier le jour, peintre la nuit, Slava l'aide à maintenir à flots la mine qu'ils ont sauvé de la convoitise des oligarques. Mais dans le vaste foutoir qu'est l'économie russe, ce n'est pas si simple. Surtout quand on est plus artiste que mineur, qu'on a grandi selon les préceptes communistes, et qu'on ignore tout de l'économie de marché. Dans un récit où le comique ouvre la porte au tragique, Pierre-Henry Gomont esquisse la destinée d'un peuple confronté à la furie de l'histoire. Ses personnages, épiques et profondément humains, éprouvent la difficulté qu'il y a à se tenir droit dans une époque tourmentée. Ils n'aspirent pas à autre chose qu'à continuer : continuer à vivre, à être ensemble, à s'aimer et même, à peindre.
ce dernier opus laisse un goût amer. Les camarades travailleurs sont laminés, les héros sacrifiés et l'amour perdu ! Pouvait-il en être autrement dans ce monde post soviétique ? Hélas non et ce qu'est aujourd'hui la Russie oligarchique le confirme. Une fort belle série très bien écrite avec beaucoup d'humour malgré tout. Le dessin peut surprendre mais sa distorsion est à l'image de l'histoire.