Je suis un enfant trouvé... Mais jusqu'à huit ans j'ai cru que, comme tous les autres enfants, j'avais une mère. Lorsque je pleurais, elle me serrait doucement dans ses bras. Jamais je ne me couchais sans qu'elle vînt m'embrasser. Elle me chantait des chansons. Pour cela et pour bien d'autres choses encore, je croyais qu'elle était ma mère.
Je vivais heureux à la campagne auprès d'elle et de la vache Roussette. Ma vie a basculée lorsque Barberin, ce père que je n'avais jamais vu et qui travaillait à Paris, est revenu ruiné à la maison.
J'apprend alors que je suis un enfant abandonné. Lorsqu'on m'a laissé auprès des Barberin, le commissaire a expliqué que j'étais un beau garçon de cinq ou six mois, rose, gros, gras, superbe. Les langes et les linges dans lesquels j'étais enveloppé disaient clairement que j'appartenais à des gens riches. J'étais donc un enfant qu'on avait volé et ensuite abandonné.
Voici comment j'ai appris qu'en réalité elle n'était pas ma mère. J'en étais triste et désolé. En revanche, j'étais heureux, presque fier de savoir que lui n'était pas mon père.
Aussitôt après, Barberin s'est débarrassé de moi en me louant à un vieux saltimbanque, le signor Vitalis...
Des souliers avaient toujours été ce que j'avais le plus ardemment désiré... Le fils du maire et aussi le fils de l'aubergiste avaient des souliers, de sorte que le dimanche, quand ils arrivaient à la messe, ils glissaient sans bruit sur les dalles sonores. Tandis que nous autres paysans, avec nos sabots, nous faisions un tapage assourdissant.
Et aujourd'hui, le Signore Vitalis m'a acheté des souliers, ainsi qu'une veste de velours, un pantalon de laine et un chapeau de feutre, pour devenir un Artiste...
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