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Terra Australis ou comment se débarrasser de détenus encombrants
Quand James Cook, le célèbre capitaine de l' Endeavour, mit le pied sur la côte Est de l'Australie le 29 avril 1770, pouvait-il imaginer qu'à peine vingt ans plus tard, environ 1500 hommes et femmes, détenus débordant des prisons anglaises, marins, soldats et officiers, lui emboîteraient le pas et pour la plupart, malgré eux .
Et cette fois, c'est le capitaine Arthur Phillip qui est à la tête d'une flotte de 11 navires
remplis de forçats, en partance pour la fameuse ?Terra Australis? quasi inexplorée . Il a pour mission, expansion coloniale oblige, d'y établir, et ce sera sous l'oeil incrédule des Eora, les Aborigènes locaux, une colonie pénitentiaire, la toute première ville australienne, à l'emplacement de l'actuelle Sydney .
Départ de Portsmouth (Angleterre) en mai 1787, arrivée à Botany Bay (Australie, Nouvelle-Galles-du-Sud) en janvier 1788 : neuf mois d'un périple de 24 000 km, incertain et tourmenté, le plus long voyage alors jamais réalisé avec autant de passagers, une véritable odyssée .
Voilà le sujet, inédit en bande dessinée, que Laurent Frédéric Bollée (scénariste) fasciné de longue date par l'Australie et Philippe Nicloux (dessinateur et coloriste) ont eu l'audace d'explorer et de nous dévoiler . Il leur aura fallu cinq ans pour nous livrer un roman graphique de plus de 500 pages d'une grande densité et sensibilité, qui nous embarque dans les rues miséreuses de Londres, dans la prison de Newgate, la plus illustre et la pire puis, sur les vagues scélérates du Pacifique, pour nous débarquer sur la côte orientale australienne et nous laisser assister à la difficile fondation, à Port Jackson, baie plus propice et voisine de Botany Bay, d'une communauté d'exilés . C'est bien à un voyage épique que nous invitent les deux auteurs et nous ne pouvons abandonner la lecture tant elle est fascinante, vivante et touchante . Suite à un prologue d'une grande poésie donnant voix à un narrateur insolite qui raconte une Australie insoumise et inédite, ils nous relatent certes les préparatifs de l'expédition à Londres, la traversée et enfin, l'installation sur cette terre farouche, mais le tout est ponctué de portraits sincères qui viennent enrichir le propos : John Hudson (le tout jeune ramoneur orphelin, condamné à 7 ans de déportation pour un ridicule larcin), le colossal Black Caesar (un ancien esclave rebelle), Arthur Phillip (le premier gouverneur de la colonie qui est plutôt bienveillant), le fameux La Pérouse (explorateur français qui aborda Botany Bay en même temps que les Anglais), Bennelong (ce jeune Eora capturé pour apprendre la langue et les manières anglaises et servir d'intermédiaire entre colons britanniques et Aborigènes) et d'autres encore .
Le récit est très bien documenté : hormis James Smith, le fonctionnaire du Home Office qui rencontre La Pérouse au début de l'ouvrage, les personnages évoqués ont bel et bien existé . LF. Bollée est allé jusqu'à photographier les maquettes des bateaux concernés au Museum de Sydney .
Philippe Nicloux, amateur de ?huis-clos pastels?, comme il aime à le dire, a réalisé une mise en scène graphique en noir et blanc, poétique et énergique, en parfaite adéquation avec le scénario . Les décors et paysages sont vibrants et les personnages incroyablement expressifs .
Une ?very? véritable réussite !
Excellente BD historique, bien contextualisée, bien ancrée dans ses personnages. Je recommande chaudement pour les amateurs d'histoire.