Et si les guerres de Religion (1559-1610) n’étaient pas si lointaines ? Si elles étaient au contraire d’une brûlante actualité ? Attentats, massacres, radicalisations religieuses, guerres civiles… Notre époque regorge de violences commises au nom de Dieu. Elle partage avec la fin du XVIe siècle une immense angoisse sur fond de révolution médiatique. Une fois n’est pas coutume, dans ce volume, c’est le passé qui interpelle le présent: des spectres, protestants survivants du massacre de la Saint-Barthélemy, surgissent au beau milieu du tournage de La Reine Margot de Patrice Chéreau et réclament justice… Il faut dénoncer les bourreaux et réhabiliter les victimes ! Figurant sur le plateau, notre héros se met en tête de produire son propre documentaire. Il va « refaire le film ». Parti la fleur à la caméra, accompagné de spectres, son périple le mène à interroger divers témoins de l’époque: Catherine de Médicis, Montaigne, Michel de L’Hospital, Cosme Ruggieri, François d’O ou Henri IV. À travers son enquête, il expérimente de multiples façons de voyager dans le temps, à cheval entre science-fiction et sciences sociales: fantômes débarqués du passé et hantant le présent, potions magiques, rêves, mais aussi fréquentation des archives et des historiens, découverte des journaux d’époque ou balades urbaines. Ses pas le mènent sur les routes de France, celles du XVIe comme du XXe siècle, de Paris à Bordeaux à Paris, en passant par Lyon, Aix, Nîmes ou Bayonne.
De leur expérience de la guerre civile, mais aussi de la faim et de la peste, ces « tristes hommes d’après 1560 » ont fait une force: car, pour être pleine de Dieu, de miracles et de violence, l’époque invente aussi la liberté de conscience, la pluralité religieuse, apprend à mieux distinguer le politique du religieux. L’absolutisme du XVIIe siècle s’impose finalement comme solution pour sortir des dissensions religieuses, mais les guerres de Religion inventent le « droit de résistance », pratiquent le tyrannicide et réfléchissent au type de contrat qui unit le gouvernant et les gouvernés.
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