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Les bars de la Nouvelle-Orléans ne ferment jamais, mais toutes les bières du monde ne peuvent pas noyer certains souvenirs. Pour Wylie limes, c'est une femme nommée Rose et une mallette remise par un certain agent Graves qui hantent son existence décousue. Il l'aimait, elle est morte. Graves lui a donné une arme, cent balles non identifiables et un coupable, un dénommé Shepherd. Wylie s'apprête à découvrir le reste de l'histoire... ainsi que la vérité sur Shepherd et son employeur, le Trust. Ce qu'il apprendra va bouleverser sa vie et redessiner complètement les lignes de front de la petite guerre privée de Graves.
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Voilà un tome bien épais, qui me laissait augurer d'un développement fort de l'histoire.
Celle-ci se voit finalement concentrée sur 3 personnages : Shepherd, Dizzy et Willie. Autour de ce dernier se déroule tout le tome, parsemé de flashback mettant en scène Shepherd, Graves, sa femme Rose (morte) et lui-même.
Un long tome, donc, tortueux et noueux, avec de nombreux intervenants des Minutemen.
Malheureusement indispensable pour la cohérence de la série, ce tome aurait mérité d'être 2 fois plus court. Les meilleurs moments sont avec les "méchants", mais aussi avec le trompetiste génial et difforme, qui rehaussent l'opus nettement.
Azzarello et Risso devraient gagner en clarté, car s'ils baignent dans leur monde, ce n'est pas le cas des lecteurs qui peuvent facilement se perdre dans les méandres du scénario, surtout à cause des diverses zones d'ombres savamment (et pas forcément judicieusement) conservées.
Ce tome fait suite à Il était une fois le trust (édition Panini, épisodes 47 à 50), ou à Cages (édition Urban Comics, épisodes 43 à 50). Il contient les épisodes 51 à 57, parus en 2004/2005, avec un scénario de Brian Azzarello, des dessins et un encrage d'Eduardo Risso, une mise en couleurs de Patricia Mulvihill, et des couvertures de Dave Johnson.
Wylie Times est à la Nouvelle Orléans où il descend des bières dans un bar tenu par Ronnie (le barman) et géré par Mister Harry (au nom de sa femme qu'il trompe avec April, une jeunette). Cette dernière est en admiration béate devant Marty (surnommé Gabe, pour Gabriel, l'ange avec sa trompette), vieux noir difforme, homme à tout faire dans le bar, et trompettiste de jazz sans égal. Wylie a toujours sa mallette, les balles et une photographie du responsable : Mister Shepherd. Ce dernier est également à la Nouvelle Orléans avec Dizzy Cordova. Shepherd a rendez-vous avec un des 13 chefs de famille : Anwar Madrid. Wylie retrouve un de ses potes : Homer qui connaît bien un certain Warren.
La marque de la moitié de la série est passée (épisode 50 sur 100) et le lecteur peut ressentir comme une forme d'agrégation de plusieurs pièces du puzzle. Il devient plus facile de reconnaître les différentes forces en présence et de discerner les enjeux. Dans ces 7 épisodes, Azzarello fait se croiser une vingtaine de personnages, sans jamais perdre son lecteur. Cette histoire peut se lire au moins à 3 niveaux.
Pour commencer, il y a bien sûr la trame de fond relative au Trust, aux Minutemen, et aux agissements de messieurs Graves et Shepherd. Cette fois-ci, la découverte de nouvelles pièces du puzzle s'effectue aux travers de l'évolution de la situation de Wylie Times. Le lecteur traque avec avidité chaque sous-entendu pour saisir l'ampleur de la vengeance qui se prépare, pour un juste retour des choses qui promet une sensation de satisfaction d'une ampleur phénoménale. C'est jouissif de voir ainsi Graves manipuler les uns et les autres comme un maître du jeu possédant tout pouvoir sur ses pions.
À un deuxième niveau, Azzarello raconte l'histoire d'un homme viril, tireur d'élite, au passé tragique, pris dans un complot qui le dépasse. Il raconte une histoire bien noire, d'un individu prisonnier de son code professionnel, pris dans un destin où son libre arbitre ne pèse pas lourd. L'histoire est retorse à souhait et comporte plusieurs intrigues entremêlées l'une au temps présent, l'autre sur les événements du passé lorsque Wylie était encore un Minuteman. Il s'agit d'un thriller de haute volée, avec des personnages à l'identité solide, dans un environnement propice aux magouilles. Malgré la supériorité physique de Times, Azzarello parvient à impliquer émotionnellement le lecteur, à lui faire partager ses dilemmes, ses sentiments vis-à-vis de ceux qui l'entourent.
À un troisième niveau, Azzarello enrichit son récit avec des éléments qui peuvent sembler superflus, mais qui procurent la sensation au lecteur, que ces personnages vivent dans un environnement consistant et cohérent. Ce sont ces petits détails qui finissent par bâtir un monde dans lequel il devient possible qu'une organisation comme le Trust existe, et qu'il y ait une équipe de dangereux criminels assurant l'équilibre des pouvoirs. Ça n'a aucune importance pour l'intrigue principale que la femme d'Homer vende des sex-toys à d'autres ménagères, lors de réunion dans son salon. Mais ça participe à entretenir une ambiance transgressive et clandestine. Ça n'a aucune importance qu'il y ait un trompettiste laid comme un pou inconnu jouant dans un bar minable. Mais ça souligne le thème principal de la série, sur le caractère truqué du rêve américain, sur le caractère perverti d'une nation dont les fondations s'appuient sur le crime organisé au profit de quelques uns. Il est même possible d'y voir une métaphore sur la nature agressive et belliqueuse du capitalisme, sur une société qui enfonce les perdants (ou les plus faibles). En choisissant comme titre "Wyllie runs the voodoo down", Azzarello attire fortement l'attention du lecteur sur ce musicien de jazz, en paraphrasant un titre de Miles Davis ("Miles runs the voodoo down" dans Bitches Brew, 1970).
Cette histoire offre de beaux moments visuels, grâce à un scénario qui laisse parler les dessins, et un dessinateur qui sait tout mettre en scène en dosant ses effets avec art. De séquence en séquence, le bar devient un lieu familier où il est possible de repérer qui a sa place habituelle, la forme des tabourets, la manière dont Ronnie empile les verres. La maison d'Homer et sa femme est encombrée, avec un ameublement hétéroclite assemblé au fil des années, un canapé fait pour accueillir madame dans toute sa corpulence, une cuisine qui en dit long sur les habitudes alimentaires des occupants (tasses de café vide non lavées et beignets / donuts à gogo). Risso détaille également chaque décor pour montrer qu'il s'agit de lieu habité, ayant une histoire, à l'opposé de décors génériques tendus comme une toile fond, sans rien derrière.
Risso crée également des personnages qui restent longtemps en mémoire. Il y a bien sûr Marty / Gabe avec son corps difforme et son regard intense. Il y a Homer et Warren, 2 types pas commodes dont la détermination et la méfiance transparaissent dans leurs attitudes. Risso accorde la même importance aux personnages récurrents du récit, en particulier à Mister Shepherd qui se retrouve dans une position pas commode où il sort de sa réserve habituelle. Il lui trouve des expressions qui transcrivent à la fois sa morgue, son inquiétude sous-jacente, sa façon de provoquer son geôlier, son visage fermé lorsqu'il prépare ses répliques destinées à manipuler, etc.
La complémentarité et la connivence entre les 2 créateurs (scénariste + dessinateur) restent toujours aussi parfaites. Il peut s'agir d'une situation portée par les dialogues où Risso se met en retrait pour ne pas surjouer la scène (Dizzy jaugeant Wylie nu dans sa chambre d'hôtel, avec Gabe allongé sur le lit), ou au contraire d'une séquence où Azzarello s'en remet entièrement à Risso pour raconter l'histoire. Dans cette dernière catégorie, le crime commis au bord du fleuve dans l'épisode 52 (presque dépourvu de phylactère) incite le lecteur à relire ces 3 pages d'une noirceur absolue, sans recourir au gore, ou à des hectolitres d'hémoglobine. Dans le même genre, il y a l'exécution sommaire sur une jetée par les Minutemen à Atlantic City, ou la mâchoire inférieure arrachée. Chaque épisode comporte plusieurs scènes d'une intensité visuelle inoubliable. Et la façon dont Janice (la femme d'Homer) manipule les sex toys est assez dérangeante.
Ces épisodes forment une histoire riche, noire, un thriller sondant les abysses de la cruauté humaine, faisant ressortir les contraintes de la condition humaine, dans le cadre d'une vengeance tentaculaire et succulente. Parfait.
La vengeance poursuit sa marche inexorable dans le tome 9 : Les enfants terribles (édition Urban Comics, épisodes 58 à 63).