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Garth Ennis présente Hellblazer - Tome 1 Relié – Illustré, 27 février 2015
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Après avoir affronté les hommes et créatures démoniaques les plus dangereuses de Londres, John Constantine, magicien cynique et désinvolte devenu enquêteur, doit aujourd’hui faire face à un ennemi qu’il ne peut ni duper ni distancer : le cancer. Le diagnostic ne lui donne que quelques mois à vivre. Un temps qu’il va devoir mettre à profit pour trouver un échappatoire. Un salut inespéré qu’il trouvera peut-être auprès des Seigneurs des ténèbres.
Contenu : Hellblazer #41-56
- Nombre de pages de l'édition imprimée416 pages
- LangueFrançais
- ÉditeurURBAN COMICS
- Date de publication27 février 2015
- Dimensions19 x 3.9 x 28.5 cm
- ISBN-102365776051
- ISBN-13978-2365776059
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Description du produit
Quatrième de couverture
Biographie de l'auteur
Cette "abréviation" apparaît lorsqu'un livre a été réalisé par plusieurs auteurs.
Détails sur le produit
- Éditeur : URBAN COMICS; Illustrated édition (27 février 2015)
- Langue : Français
- Relié : 416 pages
- ISBN-10 : 2365776051
- ISBN-13 : 978-2365776059
- Poids de l'article : 1,48 Kilograms
- Dimensions : 19 x 3.9 x 28.5 cm
- Classement des meilleures ventes d'Amazon : 102 878 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
- 11 117 en Bandes dessinées (Livres)
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- Avis laissé en France le 16 mars 2015Urban Comics s'est enfin décidé à nous traduire une partie de la série Vertigo "Hellblazer John Constantine" (probablement motivé par l'actualité de la série TV), ou les tribulations d'un sorcier moderne aux allures de détective privé, perdu dans les rues glauques du Londres moderne...
L'éditeur français a préféré une collection "par auteur" plutôt qu'une anthologie chronologique (la série a tout de même compté 300 numéros au compteur).
Ce premier recueil sous forme de très gros volume (410 pages de BD) est dévolu au scénariste Garth Ennis, le créateur des séries Preacher, The Boys et Punisher MAX. Il regroupe les épisodes "Hellblazer #41 à 56" (hormis le #51 car il n'est pas du même auteur), réalisés initialement entre 1991 et 1992.
Auparavant, l'éditeur VF Panini Comics avait publié une partie de ces épisodes (#41 à 49) dans Hellblazer : Dangereuses Manies.
Fan de Garth Ennis depuis que j'ai fait sa rencontre artistique, je me suis immédiatement retrouvé, dès les premières pages de ce recueil, en terrain familier. Comme à la maison !
J'ai lu et aimé les deux recueils -historiques- dédiés au début de la série et scénarisés par Delano (Tome 1 : Péchés originels et Tome 2 : Le diable par la queue). Mais je ne peux pas dire que ce soit réellement ce que j'ai préféré sur ce personnage. Le style de Delano était profondément original, poétique, particulièrement dense, pétri de références politiques et de réflexions diverses sur le mysticisme et la vie après la mort. Mais sa narration avait quelque chose de tellement opaque, voire abstraite, que j'ai souvent eu l'impression que le monsieur abusait de substances illicites avant d'écrire ses scénarios !
Rien de cela avec Ennis.
Dès le départ, avec l'arc "Dépendance Mortelle" ("Dangerous Habits" en VO), notre scénariste entreprend un récit "les pieds sur terre". Par le biais de la voix off, Constantine avoue au lecteur qu'il est atteint d'un cancer du poumon en phase terminale. Il se rend chez le médecin, visite une clinique de cancéreux et s'interroge sur des questions existentielles tout à fait concrètes. C'est clair, le style Delano est très loin derrière. L'univers de Constantine s'en trouve simplifié. Le Diable, les fantômes, la mort. Le début du run d'Ennis est une épure du concept de la série.
Notre auteur trouve immédiatement une tonalité truculente pour son personnage : Bien qu'il soit sinistre, John Constantine est très attachant ; il fume comme un pompier, boit comme un trou et jure comme un charretier ; mais il est plein d'esprit. A seulement 20 ans, Garth Ennis fait déjà preuve d'un talent de dialoguiste absolument unique et impressionnant. Du coup, le lecteur, en fréquentant des types qui font la bringue dans des pubs, se trouve en terrain familier (c'est cool de bringuer avec Constantine !), et cette sensation de proximité entre lui et le "héros" rend la lecture de ces épisodes puissamment addictive. Notre scénariste possédant une personnalité bien trempée, c'est tout naturellement qu'il injecte des choses personnelles dans ses récits. Ainsi, il envoie très vite Constantine en Irlande (car Ennis est irlandais) où, par l'intermédiaire de la magie, il a l'occasion de déguster une bière brune si exceptionnelle qu'elle viendra littéralement à bout du Diable ! Plus sérieusement, certains monologues semblent sortir directement de la bouche du scénariste : "Je suis venu ici à 17 ans, attiré par les lumières de la ville. Je me suis installé, embourbé dans la m****, trop feignant pour bouger. Ça, c'est Londres...". Il distille également de nombreuses références à la seconde guerre mondiale, via les confessions de certains personnages. Ce détail a son importance, sachant que cette thématique est une des principales que l'auteur développera dans la suite de sa carrière.
Pour ce qui est de l'aspect horrifique, Ennis propose déjà à cette époque une vision assez rock'n roll de l'enfer et du paradis, telle qu'on pourra la retrouver dans la série "Preacher" quelques années plus tard. Après tout, Constantine ne confesse-t-il pas au lecteur qu'il n'a aucune "Sympathy For The Devil" ? Un autre élément très agréable pour le lecteur est de reconnaître la géographie des lieux. Alors que Delano visitait un Londres inconnu et une Angleterre profonde infréquentable, Ennis parvient à faire évoluer tous ces démons au cœur même du Londres le plus fun. De Camden Town à Covent Garden, John Constantine est là ou tout se passe...
Le deuxième arc narratif, intitulé "Sang Royal" ("Bloodlines" en VO), monte de plusieurs crans dans le domaine de l'horreur. Un peu comme si, soudain, Ennis s'était souvenu que "Hellblazer" était au départ une série horrifique et qu'il fallait en donner pour son argent au lecteur !
Alors il n'y va pas de main morte : "Bloodlines" est une série d'épisodes particulièrement atroces, glauques et malsains ! Le tout enrobé d'une imagerie crue et sans concessions !
Le pitch de départ nous montre en pleine page un cadavre à moitié dévoré dans une rue sordide. Un plus tard, on apprend que c'est un personnage important de la haute société qui a commis ce crime abominable...
Dans cette nouvelle saga, Ennis en profite pour égratigner le pouvoir et s'attaque à la couronne d'Angleterre et au royaume bien terrestre des nantis, qu'il mêle, grâce au concept de la série, à la démonologie la plus édifiante. Il ne fait pas dans la demi-mesure et opte, comme c'est souvent le cas avec son confrère Warren Ellis, pour une condamnation sans appel des classes dominantes, où tout le monde est pourri et où l'on verse systématiquement dans toutes les pires déviances dès que l'occasion s'y présente...
Depuis le début, Alan Moore, créateur du personnage de "John Constantine" dans la série Swamp Thing et ensuite Jamie Delano dans les premières pages de "Hellblazer", avaient entériné le postulat : "Constantine" est une figure prolétaire. Un bon vieux gauchiste proche du peuple. Sa place est au pub du coin, avec les petites gens, et certainement pas dans les clubs chics de la haute. Dire que Garth Ennis se sente en phase avec cette composante de la série relève de l'euphémisme, tant il prend la chose au pied de la lettre ! On pourrait ainsi dire que sa vision des choses est restreinte et peut-être simpliste. Mais après tout, le bonhomme est un auteur et il a le droit d'avoir sa propre vision des choses, même si on ne la partage pas...
Horreur atroce et malsaine. Vision simpliste de la société. On pourrait croire que tout cela n'est pas bon. Que nenni !
Ennis a beau avoir seulement vingt-deux ans à l'époque, il possède déjà un talent à tomber et nous raconte tout ça avec une verve irrésistible, féroce, percutante, le tout traversé de notes d'humour noir qui renversent tout sur leur passage.
Qui plus-est, le bonhomme ne manque pas d'idées et opère un raccord extrêmement malin entre son récit et les événements survenus précisément un siècle plutôt dans les rues sombres de Whitechapel, avec les meurtres du tristement célèbre "Jack l'Eventreur"...
A l'arrivée, cette nouvelle saga de "Constantine", si elle n'est pas bonne pour les âmes les plus sensibles, constitue un des grands moments de la série. Suspense, retournements de situation, horreur d'outre-tombe, satyre sociale et réquisitoire à l'encontre des classes dominantes. Tout ce qui fait l'intérêt de la série est bien présent, mené tambour battant par un auteur fomenteur et déchaîné !
Ces deux arcs narratifs majeurs sont tout de même entrecoupés de petits récits intermédiaires. "Le Pub Où Je Suis Née" (épisode #47), "L'Amour A Mort" (épisode #48), "Le Seigneur de la Danse" (épisode #49) sont des récits qui se déroulent directement dans le quotidien de John Constantine (notamment au pub !), avec une petite touche de surnaturel. "Des Vies Remarquables" (épisode #50 de quarante pages) et "Ceci est le Journal de Danny Drake" (épisode #56) mettent en scène des démons que le lecteur ne connaissait pas encore, dans des one-shot qui se lisent tout seul. A noter l'importance du personnage de "Kit Ryan", qui s'installe dans la série, et qui va devenir le grand amour de "John Constantine"...
La partie graphique est en général l'élément qui déplait le plus aux lecteurs néophytes, qui hésitent à découvrir cette série exceptionnelle à cause de la "laideur" apparente de ses dessins. Alors il faut le savoir : le style rugueux et nécrosé employé ici est simplement le style historique de la ligne Vertigo qui, tel un concept, fut décidé comme tel afin de se démarquer des comics de super-héros et trouver son identité propre. La ligne ayant été lancée en même temps de la série "Hellblazer", il est normal qu'en 1991, elle en soit à ses balbutiements. Depuis, les choses ont évoluées. Mais les dessins ici présents sont loin d'être mauvais. William Simpson opte pour une représentation objective des personnages et des lieux, sans fioritures. Le découpage de ses planches est une leçon de rythme et de limpidité, en osmose totale avec le style narratif de Garth Ennis. Les cadrages en gros plan, souvent "silencieux" sur les protagonistes, viennent pointer les moments forts du récit, par le biais d'expressions accrues, d'une manière suffisamment virtuose pour forcer le respect. Après, c'est sûr, ce n'est pas fait pour faire joli et ça ne dégouline pas d'hommes musclés en slip et de femmes aux formes généreuses et aux poses lascives... Le choix restreint des couleurs est également à saluer tant il est conceptuel : Plus on se rapproche de la mort, moins il y a de couleurs. Une idée aussi simple qu'efficace qui force également le respect. Etant moi-même dessinateur, j'espère que mon avis sur la question est modestement valable. Quant à Steve Dillon, qui fait son entrée sur la série dans le dernier épisode, son style est immédiatement reconnaissable puisqu'il n'évoluera quasiment plus par la suite... A noter, sur le dernier épisode, la présence du grand David Lloyd, co-créateur du mythique V Pour Vendetta.
On le sait aujourd'hui, la série Hellblazer a collectionné les auteurs de comics majeurs de ces dernières décennies (Jamie Delano, Garth Ennis, Paul Jenkins, Warren Ellis, Brian Azzarello, Mike Carrey, Andy Diggle, Peter Milligan, avec même la participation de Grant Morrison et Neil Gaiman !). Chacun a apporté sa pierre à l'édifice en interprétant la "Mythologie Constantine" d'une manière personnelle et sémantique. Ainsi, à la densité poético-mystico-politique de Delano, succèdera la densité humaine, existentielle et cynique de Garth Ennis. Loin de moi l'idée de prétendre que l'une est meilleure que l'autre. Elles sont différentes, c'est très bien comme ça et j'en redemande !
- Avis laissé en France le 1 mars 2015Ce tome fait comprend les épisodes 41 à 56 initialement parus entre 1991 et 1993 (à l'exception du 51 écrit par un autre), c'est-à-dire les premiers écrits par Garth Ennis.
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- Épisodes 41 à 46 - John Constantine est de retour à Londres dans une chambre minable. Un matin il se réveille et crache du sang dans le lavabo. Une visite chez le médecin confirme ce qu'il craignait : il a un cancer des poumons en phase terminale, avec quelques semaines à vivre. Un mauvais rêve prémonitoire confirme ce qu'il sait déjà : après la mort il est bon pour les Enfers où tous ceux dont il a causé la mort l'attendent de pied ferme. Il va visiter un service de cancéreux où il fait la connaissance de Matt alité en phase terminale. Il lui offre une clope. Il se rend à Dún Laoghaire, dans la banlieue de Dublin (Irlande), pour demander l'aide d'un ancien ami magicien, Brendan Finn. Le cancer progresse inexorablement.
Quand Garth Ennis reprend la série, il est confronté à plusieurs évidences. Pour commencer, Jamie Delano a fait sien John Constantine au point qu'il était possible d'identifier les questionnements du personnage avec l'auteur (à commencer par Péchés originels). Ennis ne peut pas se contenter de faire du sous-Delano. Ensuite, Delano a laissé le personnage sans aucune attache ni intrigue en cours. Ennis ne dispose pas de direction préétablie, ce qui peut s'avérer aussi pratique que paralysant. Avec cette première histoire, le hiatus d'avec Delano est incommensurable. Le lecteur passe de sommets métaphysiques, à une déchéance physique très ordinaire, très banale. Et pourtant...
Et pourtant, avec le recul, il est possible de constater que Garth Ennis utilise le personnage exactement comme Delano, en en faisant une sorte de prolongement de lui-même. Le lecteur retrouve bien cet individu cynique et sarcastique issu du prolétariat anglais, la dimension horrifique à la fois réelle (la maladie) et surnaturelle (les démons et les anges, avec de rares pratiques magiques).
Avec le recul, il est possible également de distinguer une des thématiques principales de l'œuvre d'Ennis : l'amitié entre hommes. Ici il s'agit des relations que Constantine noue avec Matt, le malade alité, et des retrouvailles avec Brendan Finn. Ennis sait montrer l'investissement émotionnel de Constantine dans ces relations, ainsi que l'enrichissement affectif mutuel qui en découle pour les personnes concernées. Il est possible également de remarquer le rôle non négligeable joué par les bars et autres pubs.
À l'issue des 6 épisodes, le lecteur reste avec la sensation d'avoir partagé les épreuves de Constantine, et ses pensées tout du long. Or un retour en arrière montre qu'Ennis n'abuse pas de la voix off donnant accès au flux de pensée du personnage. Finalement la majeure partie de la personnalité et des états émotionnels de Constantine passent au travers de ses dialogues avec les individus qu'ils croisent de Matt, jusqu'à sa sœur Cheryl, sans oublier Chas Chandler le conducteur de taxi. Ennis fait d'ailleurs un effort visible pour citer la continuité établie par Delano dans les tomes précédents.
Dans le déroulement du récit, Ennis met en scène un ange et des démons. Il reprend le cadre de départ de la série, à base d'une religion catholique dans laquelle il existe un Paradis, et un Enfer, et toute la cohorte de créatures qui vont avec. Comme Delano, il s'en sert pour montrer en quoi Constantine est un rebelle qui refuse l'autorité des représentants du bien comme du mal, refusant de leur reconnaître quelque droit que ce soit sur les êtres humains. Il est possible d'y voir un refus des élites (politiques ou autres) décidant du sort des individus qui forment le peuple, un besoin viscéral de maintenir un regard critique sur ces élus et autres qui restent fondamentalement des êtres humains comme les autres, tout aussi faillibles.
Ces 6 épisodes sont dessinés par Will Simpson (artiste ayant travaillé pour 2000AD, ayant également dessiné Vamps d'Elaine Lee), et encrés par Mark Pennington (épisodes 41 et 42), Malcolm Jones III (43), Tom Sutton (44 & 45), et Mark Pennington, Mark McKenna, Kim DeMulder, et Stan Woch (épisode 46). Simpson n'a pas la tâche facile parce que le scénario d'Ennis comprend de longues, très longues plages de dialogues, sans action.
Par exemple l'intégralité de l'épisode 45 se décompose en 3 séquences de dialogues, sans autres actions que les mouvements des personnages. Le lecteur découvre ainsi un numéro dépourvu d'arrières plans, à part 3 lattes de bois dans un coin de case, et une embrasure de porte dans une autre. Les visages ont beau être expressifs, cela ne suffit pas à maintenir l'intérêt visuel de la narration. Cette capacité à dessiner des visages réalistes avec des expressions parlantes participe pour beaucoup à rendre les personnages plus vivants. Ils sont ordinaires, facilement accessibles au lecteur.
Ennis ayant fait le choix d'établir une partition étanche entre les scènes normales et les scènes surnaturelles, le style de Simpson est totalement adapté pour ces moments normaux, avec des personnages se conduisant comme dans la vie de tous les jours. Par contre, il est moins à l'aise quand le surnaturel devient majoritaire dans la scène. Il reste crédible lorsque le surnaturel (présence d'un ange ou d'un démon) n'est qu'un élément parmi d'autres. En fonction des goûts du lecteur, il pourra apprécier plus un encreur qu'un autre, leur travail donnant un aspect fini différent d'un épisode à l'autre. J'ai une préférence pour le travail rehaussant les textures de Malcolm Jones III; et pour celui de Sutton introduisant une forme de saleté ambiante.
À la première lecture, il est pourtant possible d'éprouver la sensation que ces dessins sont très fades et qu'il s'en dégage une impression d'uniformité plate. Il faut un peu de temps pour se rendre compte que cet effet provient de la mise en couleurs de Tom Ziuko. À cette époque, l'infographie est encore un outil balbutiant et une partie des metteurs en couleurs expérimente avec les techniques existantes en faisant tout pour s'éloigner des schémas habituels des comics de superhéros. Comme le fait remarquer Tornado dans son commentaire, Ziuko utilise une approche conceptuelle basée sur une palette restreinte, avec une teinte majeure en fonction de la scène. Ce choix a tendance à noyer toutes les cases dans une ambiance uniforme et insipide (à mes yeux).
À condition de pouvoir dépasser le départ de Jamie Delano, le lecteur découvre une histoire à nouveau bien noire, mêlant horreur quotidienne et surnaturelle, d'une façon très personnelle, propre au nouveau scénariste Garth Ennis. Le ton change et Ennis adapte le personnage en conservant les fondamentaux. Le récit est moins métaphysique, mais la réflexion n'a pas disparu, et l'intrigue recèle plusieurs surprises montrant que le personnage n'a rien perdu de ses talents de manipulateur.
Les dessins restent dans un registre adulte, avec une approche différente, plutôt bien adaptée au récit. Ils souffrent de la conception du récit qui s'appuie sur d'abondants dialogues qui ne donnent pas grand-chose à voir. Tom Ziuko (metteur en couleurs) continue d'expérimenter avec les moyens à sa disposition pour un résultat très personnel plus ou moins convaincant. Entre 3 et 4 étoiles.
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- Épisodes 47 & 48 - John Constantine fréquente un pub en particulier "Northampton arms", tenu par Laura (la veuve de Freddie). Mais le propriétaire a décidé de vendre, et l'acquéreur a des projets bien arrêté : raser le pub, toucher l'argent de l'assurance et réaliser un projet immobilier. Le fantôme de Freddie veille sur Laura, mais ce ne sera pas suffisant. Épisode 49 - C'est Noël, et John Constantine n'a pas de cadeau pour Kathy Ryan (Kit, l'ancienne compagne de Brendan Finn). En plus, il doit remonter le moral du Seigneur de la Dance (celui de la chanson reprise dans le spectacle Lord of the Dance) qui erre sur Terre désespéré par la disparition de l'esprit des fêtes païennes ayant préexisté au Noël chrétien.
Avec le premier épisode, le lecteur se rend compte que Garth Ennis a trouvé le ton juste, entre un John Constantine au-dessus du commun des mortels grâce à son savoir ésotérique, et un sujet personnel (le pub comme lieu accueillant). En y ajoutant une touche de surnaturel, il écrit un épisode parfait respectant les conventions de la série, tout en écrivant un épisode très personnel. Le deuxième épisode ajoute une touche de criminalité ordinaire, là encore à la fois raccord avec l'auteur, et avec le personnage de John Constantine.
Le troisième épisode est un peu plus convenu avec ce personnage incarnant une survivance d'un passé païen, supplanté par le totalitarisme spirituel de l'église catholique. Mais comme Ennis situe à nouveau une partie de l'intrigue dans un pub à descendre des bières, il y a toujours cette ambiance chaleureuse et cette sensation irremplaçable d'être assis à côté de l'auteur qui nous raconte son histoire.
Ces épisodes sont dessinés par 3 équipes différentes : épisode 47 par Will Simpson encré par Stan Woch, épisode 48 par Mike Hoffman également encré par Stan Woch et épisode 49 dessiné et encré par Steve Dillon (futur compère d'Ennis à partir de 1995 sur la série Preacher). Dans le premier épisode, l'encrage de Woch vient compléter avec adresse les dessins de Simpson qui gagnent en substance et en densité, tout en restant peu agréables à l'œil.
Le scénario très organique suffit à pallier la nature peu agréable des dessins. Par contre, même Woch n'arrive pas à rendre les dessins d'Hoffman substantiels, ni même agréables. Heureusement le scénario reste toujours plein de verve. Les dessins clairs et très faciles à lire de Dillon forment un oasis esthétique bienvenu, après l'épreuve de ceux d'Hoffman. Le style de chacun de ces 3 dessinateurs est totalement déconnecté de l'esthétique des superhéros ce qui apporte une crédibilité supplémentaire aux aventures de Constantine. 4 étoiles.
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- Épisode 50 - John Constantine a une longue conversation dangereuse avec le Roi des vampires qui souhaite l'enrôler à son service. Épisodes 52 à 55 - Sir Peter Marston requiert l'aide de John Constantine pour arrêter un tueur en série issu de la haute société et possédé par un démon. Épisode 56 - Constantine voit dans le métro un individu se livrer à des confidences très embarrassantes à tue-tête et à la cantonade.
Avec "Dangerous habits" (épisodes 41 à 46), Garth Ennis avait raconté une histoire reposant sur une intrigue très habile, inoubliable même ; il restait à déterminer quelle direction donner à sa version des aventures de John Constantine. Dans ces épisodes, Ennis raconte 2 types d'histoires de nature différente. Il y a celle où Constantine enquête sur une manifestation surnaturelle qui provoque des comportements allant d'anormaux (l'individu clamant ses sales petits secrets dans des endroits publics) à franchement horrifique (l'individu fasciné par la mutilation de la chair, le tueur en série massacrant ses victimes).
Dans ces histoires (épisodes 52 à 56), toute l'inventivité malsaine et parfois macabre d'Ennis peut s'exprimer dans des moments énormes, du plus sanglant (un individu dévorant sa propre chair à pleines dents) à l'humour le plus noir (un homme sniffant les cendres de père suite à un tour de passe-passe de Constantine). Ennis a conservé le dispositif initié par Jamie Delano qui consiste à donner accès, au lecteur, aux pensées de Constantine par le biais de cellules de texte. L'ironie et les sarcasmes du personnage sont mordants, mêlant pragmatisme et léger mépris pour un effet décapant. Ces épisodes se lisent avec grand plaisir, surtout quand le dessinateur est à la hauteur. 5 étoiles.
Les épisodes 52 à 55 sont dessinés et encrés par Will Simpson. Comme précédemment, le lecteur peut apprécier que Simpson a une approche graphique assez naturaliste. Le fait qu'il s'encre lui-même lui permet d'affiner les visages et de préciser les textures des étoffes et des murs. Du coup, ses dessins sont plus agréables et plus substantiels. Les dessins de David Lloyd (épisode 56) sont toujours aussi magnifiques dans leur encrage établissant une ambiance très noire, même s'ils sont un peu moins peaufinés que dans V pour Vendetta).
Le deuxième type d'histoires d'Ennis raconte les affrontements de Constantine contre les principaux démons des enfers. C'est ainsi que dans l'épisode 50 il a une (très) longue discussion (les trois quarts de l'épisode) avec le Roi des vampires pendant laquelle Ennis revient sur les événements les plus importants de la vie de Constantine et développe ce nouveau personnage. Ennis est un peu moins crédible dans ces confrontations tout en stratégie. Il remplit ses obligations de maintenir une forme de continuité avec le reste de l'univers DC (à l'époque le label Vertigo n'existait pas encore) en évoquant la série "Sandman" (Lucifer ayant abandonné les Enfers). Comme beaucoup de scénaristes, Ennis se heurte à l'incohérence du concept de base des Enfers dans cet univers semi partagé. La hiérarchie des Enfers est très floue, sa géographie encore plus. La seule occupation des démons semblent être de tourmenter des âmes, mais avec quand même une possibilité réduite de se manifester sur Terre, selon des règles très fluctuantes. Chaque démon semble être dans l'ignorance totale de ce que fait son voisin, etc.
- Avis laissé en France le 25 avril 2019Je l’ai reçu abîmé et déchiré, déçue pour le prix
- Avis laissé en France le 4 janvier 2017Très bonne ouvrage j'ai deja terminé ce tome et celui d'après. Je pense commencer le tome 3 dans peu de temps mais quand je regarde les autres ouvrage j'ai comme l'impression d'avoir pris le train en marche.
J'aurais besoin d'aides pour me guider dans ma rechercher de ses origines...
"presence" et/ou "tornado" pourrait m'aider?