Luna Cloud gaming - Play EA Games
Achetez d'occasion
5,84 €
Livraison à 2,99 € 4 - 6 juin. Détails
Ou livraison accélérée 3 - 5 juin. Détails
Arrive avant la fête des pères
D'occasion: Très bon | Détails
État: D'occasion: Très bon
Commentaire: Ancien livre de bibliothèque. Tome 3. Ammareal reverse jusqu’à 15% du prix net de cet article à des organisations caritatives.
Il ne reste plus que 1 exemplaire(s) en stock.
Autres vendeurs sur Amazon
Image du logo de l'application Kindle

Téléchargez l'application Kindle gratuite et commencez à lire des livres Kindle instantanément sur votre smartphone, tablette ou ordinateur - aucun appareil Kindle n'est requis.

Lisez instantanément sur votre navigateur avec Kindle pour le Web.

Utilisation de l'appareil photo de votre téléphone portable - scannez le code ci-dessous et téléchargez l'application Kindle.

Code QR pour télécharger l'application Kindle

Suivre ces auteurs

Voir tout
Une erreur est survenue. Veuillez renouveler votre requête plus tard.

L'impératrice rouge, Tome 3 : Impurs Broché – 27 août 2002

5,0 sur 5 étoiles 2 évaluations

Dans ce troisième volume, Catherine, l'Impératrice rouge, se retrouve bien seule. Ses trois principaux alliés se débattent dans des situations quasi désespérées. Adja, prisonnière des Impures, a perdu la mémoire. Petit à petit, elle va reconstruire son passé, un passé qui recèle bien des surprises. Rostan, l'homme-machine, voit sa part humaine réduite. Son cerveau obéit à présent aux ordres de l'Empereur. Enfin, Vladimir, l'amant de Catherine, tombe dans les mains de Schérazène, le cruel chef zaparogue. Pierre, le mari de Catherine, semble donc triompher. Pourtant, dans les oubliettes du palais, une étrange révolution est en marche...Tel est le décorum fantastique de L'Impératrice Rouge, grande série signée Jean Dufaux et Philippe Adamov. Au fil des pages se côtoient la science-fiction et la nostalgie, la splendeur et la misère, créant un opéra baroque où chaque personnage excelle dans la folie ! Une grande réussite !
Économisez 3 € sur les frais de livraison de livres
Choisissez le point de retrait éligible qui vous convient lors de la commande et profitez de la livraison gratuite de livres neufs expédiés par Amazon. En savoir plus

Description du produit

Biographie de l'auteur

Jean Dufaux est l’auteur d‘une œuvre importante comprenant près de 200 titres, oeuvre originale, à l’écart des modes, plus complexe qu’il n’y paraît. Rapaces, Murena, Giacomo C., Complainte des Landes Perdues, Dixie Road, Monsieur Noir, Ombres, Jessica Blandy, Les Voleurs d’Empires, Djinn, Croisade, le monde de Jean Dufaux s’orchestre autour de quelques thèmes récurrents qui structurent toute l’œuvre : le pouvoir et la folie, la solitude et ses miroirs, les égarements du temps, les blessures du passé.

Cette mosaïque immense qui ne repousse ni les jubilations du roman-feuilleton, ni les ellipses cinématographiques, se veut avant tout une œuvre de plaisir, d’enchantement au sens féerique et occulte du terme. Vendue à des millions d’exemplaires, récompensée par de nombreux prix et distinctions, traduite dans une douzaine de langues (Europe, Japon, Etats-Unis), elle déploie ses sortilèges en se basant sur le talent graphique des meilleurs dessinateurs européens et un art du dialogue qui épouse et repousse l’image dans un même mouvement.

Parmi les nombreux prix, dont ceux pour l’œuvre complète, qui ont couronné sa production, citons :

- Le prix CALIBRE 38, (prix du meilleur polar pour Hammett, aux éditions Glénat), en 1996.

- Le prix de la Société des Gens de Lettres pour Murena en 2007.

- Le prix CHEVERNY (meilleur roman graphique Histoire) pour Murena, aux éditions Dargaud, en 2011.

Jean Dufaux est par ailleurs président du jury des prix DIAGONALE qui récompensent chaque année, en Belgique, des artistes de la bande dessinée.

En 2009, son œuvre est exposée lors des « Regards croisés de la Bande Dessinée Belge » aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Jean Dufaux a été nommé Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 2009.



Philippe Adamov découvre la BD en 1965 dans un petit magasin de soldes de bouquins pendant les vacances. Il y reviendra chaque année. Il rentre alors dans le monde de Jigé, de Cuvelier et d'Harold Foster. Bref, toute l'ancienne garde ! Après des études très écourtées à l'Ecole Estienne, il intègre Studios René Laloux à Angers comme stagiaire décorateur. Il travaille sur le pilote du film Gandahar dessiné par Caza. Ces 3 années passées là-bas lui serviront bien plus tard dans ses nombreuses activités (illustrations, BD, etc.). Il rencontre aussi Moebius qui deviendra pour lui "la" référence. En 1978 il retourne à Paris et se lance dans l'illustration de SF. Il travaille pour Opta (éditeur aujourd'hui disparu) entre autres, qui le paie misérablement.
Il collabore ensuite au défunt journal de SF "Futur" où il rencontre Gérard Klein, Michel Demuth, les frères Bogdanoff et beaucoup d'autres. Ils lui font faire des travaux d'illustrations pour plusieurs éditeurs tels Le Masque, Anthologie de la SF au Livre de Poche, Casterman, R. Laffont, etc.
En 1979 il est contacté par F. Allot pour travailler sur la série
Ulysse 31. C'est un travail de création plutôt enrichissant, tant au niveau pécuniaire qu'artistique.
Il collabore en 1983 à la création d'une BD avec Xavier Seguin pour le journal "Okapi". Elle ne verra jamais le jour en album mais lui permettra de se faire remarquer par Henri Filippini, directeur de collection aux Editions Glénat. Il lui présentera Patrick Cothias avec qui il collaborera pendant près de 10 ans. Glénat lance le magazine "Vécu" où ils créent
Le Vent des Dieux. Un an après suivront Les Eaux de Mortelune, une grande saga de SF. Immédiatement, les deux séries marchent bien.
En 1992 il décide de créer sa propre histoire et avec l'aide de J.C. Camano, directeur éditorial chez Glénat, il publie
Dayak, une trilogie de SF qui se déroule en Afrique. Adamov rencontre Jean Dufaux en 1999 avec lequel il crée L'Impératrice Rouge, une lutte impitoyable pour le pouvoir dans une Russie post-apocalyptique, où subsistent les vestiges d'un communisme décadent, et où règne un système politique totalement archaïque.

Détails sur le produit

  • Éditeur ‏ : ‎ Glénat
  • Date de publication ‏ : ‎ 27 août 2002
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Nombre de pages de l'édition imprimée  ‏ : ‎ 48 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2723436136
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2723436137
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 600 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 24 x 0.7 x 32 cm
  • Commentaires client :
    5,0 sur 5 étoiles 2 évaluations

À propos des auteurs

Suivez les auteurs pour obtenir de nouvelles mises à jour et des recommandations améliorées.

Commentaires client

5 étoiles sur 5
2 évaluations globales

Évaluer ce produit

Partagez votre opinion avec les autres clients
Personne n'échappe à son destin.
5 étoile(s) sur 5
Personne n'échappe à son destin.
Ce tome fait suite à L'Impératrice rouge, tome 2 : Coeurs d'acier (2001) qu’il faut avoir lu avant car la tétralogie forme une histoire complète. Sa première édition date de 2002. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, par Philippe Adamov pour les dessins et la mise en couleurs. Il comporte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série a fait l’objet d’une intégrale en 2009, avec un épilogue inédit supplémentaire de quatorze pages. Adamov est également le dessinateur des séries Le Vent des dieux (1991, cinq tomes) et Les eaux de Mortelune (1986-2000, dix tomes), deux séries écrites avec Patrick Cothias, ainsi que deux tomes de la série [[ASIN:02723472825 Dakota]] (2012, 2016) avec Dufaux. Le chef des impurs ordonne que le skan Lermontov soit déclenché. Adja est allongée nue dans une sorte de capsule : le couvercle est en train de s’abaisser descendant vers elle pour l’emprisonner dans ce sarcophage technologique. Elle hurle un énorme Nonnnnnnn !!! Le responsable regarde calmement en appréciant la mélodie qu’il y a dans le cri d’une femme, il ne s’en lassera jamais. Adja voit le couvercle approcher de son visage et sa dernière pensée est pour Catherine : c’en est fini. Le sarcophage se referme et le technicien indique que les impurs peuvent entrer : le colis est prêt. Une dizaine d’hommes et de femmes pénètrent dans le laboratoire, libèrent la capsule de son support, et la font glisser devant eux, flottant à un mètre de hauteur. Le technicien s’adresse au chef en indiquant que l’empereur peut être prévenu : il sera satisfait. Dans une grande salle d’audience, en présence de l’empereur, du comte Orlof, de l’ingénieur Constantin Demko, Catherine assise demande : Aucune trace de sa petite Adja ? Le comte effectue son rapport : ils ont fouillé les blocs Z et Kb de fond en comble… Rien, aucun signe, aucun élément leur permettant d’espérer. L’impératrice se lève et s’adresse à Demko : c’est pourtant près du block KB que Rostan a été retrouvé ? L’ingénieur le confirme et il donne des nouvelles de l’état du cyborg : il est encore trop tôt pour se prononcer sur son état. Le disque OV24 est abîmé. Ils l’ont branché sur un rhésus quanta optique. Ils en sauront plus le lendemain matin. L’empereur Pierre perd sa patience : son épouse ne l’avait pas tenu au courant de ces balivernes. Retrouver une trace des impurs ! Comme s’ils pouvaient encore exister ! L’impératrice lui répond en haussant le ton qu’ils existent, l’un d’eux a même failli la tuer. L’empereur exige des preuves, qu’on lui montre ce soi-disant impur ! Elle répond que c’est impossible que la morgue où se trouvait son corps a brûlé. Il s’emporte prenant tout le monde à témoin : Cette femme ne cesse d’attaquer son époux sans jamais apporter de preuves ! Elle agit ainsi par pur caprice, par perversité. Il ne supportera plus cela longtemps encore : elle devra faire des excuses publiques au lieu et à l’heure qu’il aura choisi. L’empereur tourne les talons et sort, très satisfait de son numéro. Rostan entre dans la pièce, visiblement pleinement remis. Même les plans les mieux préparés partent en sucette. L’impératrice rouge semblait avoir le dessus dans le précédent tome : deux coups d’avance sur son mari, une meilleure compréhension des factions au sein du peuple prêtes à la soutenir, et elle avait survécu à la cérémonie de Saint-Bothrace, et la voilà maintenant privée de sa fidèle confidente, inconsciente que son garde du corps a été reprogrammé, sans information sur le clan de Stepan Rajine. En deux tomes, le scénariste a mis en place et en mouvement de nombreux personnages et plusieurs factions, et le lecteur se retrouve dans l’incapacité d’anticiper le sort des uns, les actions des autres, d’estimer les rapports de force en place. Il a bien conscience également que le scénariste peut faire intervenir de nouvelles informations ou d’autres forces qui n’avaient pas encore été évoquées. En cours de lecture, il se dit qu’il a peut-être sous-estimé le risque pour les principaux protagonistes car l’histoire se conclut dans le tome suivant, et certains pourraient bien ne pas survivre au tome en cours. Il suit donc un peu inquiet le sort d’Adja, la jeune demoiselle menue aux mains des impurs, des individus génétiquement modifiés. Il se dit que la personnalité de Rostan ne pèse pas lourd face à la reprogrammation de ses membres et organes robotiques. Il se rend compte que le valeureux amant de l’impératrice, Nicolas Pancock (Nom de code : Vladimir) a été envoyé dans une mission diplomatique vouée à l’échec. Le lecteur se retrouve donc bien impliqué dans l’intrigue générale : qui de l’empereur ou de l’impératrice parviendra à consolider sa base de pouvoir et à évincer l’autre avec perte et fracas ? Peut-être une tierce personne ? Il s’immerge avec le même plaisir dans ce mélange d’anticipation, de science-fiction et d’uchronie, grâce à la narration visuelle riche et dense. Il savoure les nouveautés de ce tome pour leur détails et leur caractère baroque, leur savant dosage entre des éléments de provenance disparate : la sarcophage à effacer la mémoire, l’apparence hétéroclite des impurs et leur apparente intelligence limitée, la prestance retrouvée de l’empereur alors qu’il vient de remette son épouse à sa place, l’allure décharnée et le teint cadavérique de Frère Zosime véritable exemple des ravages d’une vie de prières, le regard de Rostan oscillant entre absence d’émotion et folie, le comte Orloff en train de faire valoir son grade auprès de sous-fifres peu consciencieux, l’architecture de la gare Anna Karénine, le baiser mortel de Rostan, etc. Outre la méticulosité des représentations, la finesse des traits de contour et l’imagination visuelle, l’artiste compose des scènes mémorables, en termes de plan de prise de vue et de direction d’acteurs. Bien évidemment, le lecteur ressent une forte empathie pour Catherine, le personnage principal de la série dont celle-ci porte le nom. Il la regarde réagir aux différentes informations auxquelles elle est confrontée : la colère refoulée alors qu’elle perçoit très bien le petit jeu d’indignation factice et de duplicité auquel se livre l’empereur, le jeu d’écoute et d’intimidation vis-à-vis de frère Zosime, la conservation de l’initiative lors de ses ébats au lit avec Rostan, le retour au comportement calculé avec Drossof. Il se montre tout aussi inquiet du sort d’Adja qui doit se défendre sur onze pages face aux impurs, en particulier lors d’un combat à mains nues sur une étroite planche au-dessus d’un bassin de liquide irradié. C’est l’une des séquences impressionnantes, avec un duel de trois pages, dont les attaques et les parades se succèdent de manière impeccable, avec une logique parfaite dans les déplacements et les mouvements. Juste avant, le lecteur assiste à la fuite d’Isaac dans la gare Anna Karénine, et c’est superbe de bout en bout. Tout d’abord une vue générale de la gare en extérieur, puis la structure métallique avec les poutrelles sur le quai, la décoration en carrelage des couloirs souterrains, le magnifique hall avec les lustres suspendus et les horloges, l’arrivée en gare d’une locomotive à vapeur ouvragée, tout ça en suivant les déplacements d’Isaac, tantôt en marchant, tantôt en courant. En accomplissant sa mission, Nicolas Pancock se retrouve à dos de cheval sur une grande route recouverte de neige, encadré de part et d’autre par des poteaux télégraphiques, une scène dégageant un froid intense et un sentiment de désolation, rendue plus cruelle par un paysan obligé d’abattre sa monture tombée au sol. Dans cette lutte pour se maintenir au pouvoir, tous les coups sont permis, même les pires. Par réflexe conditionné, le lecteur accorde sa sympathie aux personnages qui sont dans le camp des bons, qui incarnent des valeurs morales, ou au moins qui sont animés par une ou deux. Il a facilement écarté l’empereur Pierre, vieux débris libidineux, n’hésitant pas à faire exécuter ceux qui le menacent, à frapper une jeune femme sans défense. Dans le même mouvement, il se plaît à détester toute sa clique, surtout l’infâme traître Demko. Il a dû se résoudre à écarter également l’impératrice qui ne peut faire autrement que de recourir aux assassinats, elle aussi, ce qui rend Pierre un peu moins pire par ricochet. Rostan est un tueur, Nicolas Pancock est une victime en puissance juste parce qu’il côtoie l’impératrice. Le comte Orloff abuse de son autorité, Drossof est un parrain du crime organisé. Il ne reste qu’Adja, jeune femme qui se prête aux jeux de l’impératrice, tout en conservant une forme de distance, qui ne se salit par les mains directement. Ayant fait ce constat, il se dit que chaque personnage s’est adapté à son environnement : le pouvoir corrompt, tout le monde, sans exception. Pour autant, autre chose le chiffonne : en repensant aux motivations de chacun, il ne voit que des individus devenus des professionnels dans leur partie, politique, militaire, criminel, confident. Ces individus de pouvoir ne se préoccupent à aucun moment des intérêts du peuple. Jean Dufaux et Philippe Adamov excellent à raconter la lutte de pouvoir entre l’empereur et l’impératrice dans cet environnement de science-fiction. La narration visuelle procure un grand plaisir d’inventivité, de rythme et de construction des séquences, de détails de toute sorte, de personnages inoubliables. L’intrigue utilise des termes aux relents russes, mentionne le poète Mikhaïl Iourievitch Lermontov (1814-1841), le roman Anna Karénine (1877), œuvre de Léon Tolstoï (1828-1910), évoque la grande Russie, ce qui nourrit cette guerre froide entre puissants où leur entourage se compose de victimes en puissance. Toutes ces composantes hétéroclites se combinent pour un récit entre intrigues de palais, espionnage et politique, très réussi.
Merci pour vos commentaires
Malheureusement, une erreur s'est produite
Désolé, nous n'avons pas pu charger le commentaire

Meilleures évaluations de France

  • Avis laissé en France le 4 avril 2024
    Ce tome fait suite à L'Impératrice rouge, tome 2 : Coeurs d'acier (2001) qu’il faut avoir lu avant car la tétralogie forme une histoire complète. Sa première édition date de 2002. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, par Philippe Adamov pour les dessins et la mise en couleurs. Il comporte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série a fait l’objet d’une intégrale en 2009, avec un épilogue inédit supplémentaire de quatorze pages. Adamov est également le dessinateur des séries Le Vent des dieux (1991, cinq tomes) et Les eaux de Mortelune (1986-2000, dix tomes), deux séries écrites avec Patrick Cothias, ainsi que deux tomes de la série  Dakota  (2012, 2016) avec Dufaux.

    Le chef des impurs ordonne que le skan Lermontov soit déclenché. Adja est allongée nue dans une sorte de capsule : le couvercle est en train de s’abaisser descendant vers elle pour l’emprisonner dans ce sarcophage technologique. Elle hurle un énorme Nonnnnnnn !!! Le responsable regarde calmement en appréciant la mélodie qu’il y a dans le cri d’une femme, il ne s’en lassera jamais. Adja voit le couvercle approcher de son visage et sa dernière pensée est pour Catherine : c’en est fini. Le sarcophage se referme et le technicien indique que les impurs peuvent entrer : le colis est prêt. Une dizaine d’hommes et de femmes pénètrent dans le laboratoire, libèrent la capsule de son support, et la font glisser devant eux, flottant à un mètre de hauteur. Le technicien s’adresse au chef en indiquant que l’empereur peut être prévenu : il sera satisfait.

    Dans une grande salle d’audience, en présence de l’empereur, du comte Orlof, de l’ingénieur Constantin Demko, Catherine assise demande : Aucune trace de sa petite Adja ? Le comte effectue son rapport : ils ont fouillé les blocs Z et Kb de fond en comble… Rien, aucun signe, aucun élément leur permettant d’espérer. L’impératrice se lève et s’adresse à Demko : c’est pourtant près du block KB que Rostan a été retrouvé ? L’ingénieur le confirme et il donne des nouvelles de l’état du cyborg : il est encore trop tôt pour se prononcer sur son état. Le disque OV24 est abîmé. Ils l’ont branché sur un rhésus quanta optique. Ils en sauront plus le lendemain matin. L’empereur Pierre perd sa patience : son épouse ne l’avait pas tenu au courant de ces balivernes. Retrouver une trace des impurs ! Comme s’ils pouvaient encore exister ! L’impératrice lui répond en haussant le ton qu’ils existent, l’un d’eux a même failli la tuer. L’empereur exige des preuves, qu’on lui montre ce soi-disant impur ! Elle répond que c’est impossible que la morgue où se trouvait son corps a brûlé. Il s’emporte prenant tout le monde à témoin : Cette femme ne cesse d’attaquer son époux sans jamais apporter de preuves ! Elle agit ainsi par pur caprice, par perversité. Il ne supportera plus cela longtemps encore : elle devra faire des excuses publiques au lieu et à l’heure qu’il aura choisi. L’empereur tourne les talons et sort, très satisfait de son numéro. Rostan entre dans la pièce, visiblement pleinement remis.

    Même les plans les mieux préparés partent en sucette. L’impératrice rouge semblait avoir le dessus dans le précédent tome : deux coups d’avance sur son mari, une meilleure compréhension des factions au sein du peuple prêtes à la soutenir, et elle avait survécu à la cérémonie de Saint-Bothrace, et la voilà maintenant privée de sa fidèle confidente, inconsciente que son garde du corps a été reprogrammé, sans information sur le clan de Stepan Rajine. En deux tomes, le scénariste a mis en place et en mouvement de nombreux personnages et plusieurs factions, et le lecteur se retrouve dans l’incapacité d’anticiper le sort des uns, les actions des autres, d’estimer les rapports de force en place. Il a bien conscience également que le scénariste peut faire intervenir de nouvelles informations ou d’autres forces qui n’avaient pas encore été évoquées. En cours de lecture, il se dit qu’il a peut-être sous-estimé le risque pour les principaux protagonistes car l’histoire se conclut dans le tome suivant, et certains pourraient bien ne pas survivre au tome en cours. Il suit donc un peu inquiet le sort d’Adja, la jeune demoiselle menue aux mains des impurs, des individus génétiquement modifiés. Il se dit que la personnalité de Rostan ne pèse pas lourd face à la reprogrammation de ses membres et organes robotiques. Il se rend compte que le valeureux amant de l’impératrice, Nicolas Pancock (Nom de code : Vladimir) a été envoyé dans une mission diplomatique vouée à l’échec.

    Le lecteur se retrouve donc bien impliqué dans l’intrigue générale : qui de l’empereur ou de l’impératrice parviendra à consolider sa base de pouvoir et à évincer l’autre avec perte et fracas ? Peut-être une tierce personne ? Il s’immerge avec le même plaisir dans ce mélange d’anticipation, de science-fiction et d’uchronie, grâce à la narration visuelle riche et dense. Il savoure les nouveautés de ce tome pour leur détails et leur caractère baroque, leur savant dosage entre des éléments de provenance disparate : la sarcophage à effacer la mémoire, l’apparence hétéroclite des impurs et leur apparente intelligence limitée, la prestance retrouvée de l’empereur alors qu’il vient de remette son épouse à sa place, l’allure décharnée et le teint cadavérique de Frère Zosime véritable exemple des ravages d’une vie de prières, le regard de Rostan oscillant entre absence d’émotion et folie, le comte Orloff en train de faire valoir son grade auprès de sous-fifres peu consciencieux, l’architecture de la gare Anna Karénine, le baiser mortel de Rostan, etc.

    Outre la méticulosité des représentations, la finesse des traits de contour et l’imagination visuelle, l’artiste compose des scènes mémorables, en termes de plan de prise de vue et de direction d’acteurs. Bien évidemment, le lecteur ressent une forte empathie pour Catherine, le personnage principal de la série dont celle-ci porte le nom. Il la regarde réagir aux différentes informations auxquelles elle est confrontée : la colère refoulée alors qu’elle perçoit très bien le petit jeu d’indignation factice et de duplicité auquel se livre l’empereur, le jeu d’écoute et d’intimidation vis-à-vis de frère Zosime, la conservation de l’initiative lors de ses ébats au lit avec Rostan, le retour au comportement calculé avec Drossof. Il se montre tout aussi inquiet du sort d’Adja qui doit se défendre sur onze pages face aux impurs, en particulier lors d’un combat à mains nues sur une étroite planche au-dessus d’un bassin de liquide irradié. C’est l’une des séquences impressionnantes, avec un duel de trois pages, dont les attaques et les parades se succèdent de manière impeccable, avec une logique parfaite dans les déplacements et les mouvements. Juste avant, le lecteur assiste à la fuite d’Isaac dans la gare Anna Karénine, et c’est superbe de bout en bout. Tout d’abord une vue générale de la gare en extérieur, puis la structure métallique avec les poutrelles sur le quai, la décoration en carrelage des couloirs souterrains, le magnifique hall avec les lustres suspendus et les horloges, l’arrivée en gare d’une locomotive à vapeur ouvragée, tout ça en suivant les déplacements d’Isaac, tantôt en marchant, tantôt en courant. En accomplissant sa mission, Nicolas Pancock se retrouve à dos de cheval sur une grande route recouverte de neige, encadré de part et d’autre par des poteaux télégraphiques, une scène dégageant un froid intense et un sentiment de désolation, rendue plus cruelle par un paysan obligé d’abattre sa monture tombée au sol.

    Dans cette lutte pour se maintenir au pouvoir, tous les coups sont permis, même les pires. Par réflexe conditionné, le lecteur accorde sa sympathie aux personnages qui sont dans le camp des bons, qui incarnent des valeurs morales, ou au moins qui sont animés par une ou deux. Il a facilement écarté l’empereur Pierre, vieux débris libidineux, n’hésitant pas à faire exécuter ceux qui le menacent, à frapper une jeune femme sans défense. Dans le même mouvement, il se plaît à détester toute sa clique, surtout l’infâme traître Demko. Il a dû se résoudre à écarter également l’impératrice qui ne peut faire autrement que de recourir aux assassinats, elle aussi, ce qui rend Pierre un peu moins pire par ricochet. Rostan est un tueur, Nicolas Pancock est une victime en puissance juste parce qu’il côtoie l’impératrice. Le comte Orloff abuse de son autorité, Drossof est un parrain du crime organisé. Il ne reste qu’Adja, jeune femme qui se prête aux jeux de l’impératrice, tout en conservant une forme de distance, qui ne se salit par les mains directement. Ayant fait ce constat, il se dit que chaque personnage s’est adapté à son environnement : le pouvoir corrompt, tout le monde, sans exception. Pour autant, autre chose le chiffonne : en repensant aux motivations de chacun, il ne voit que des individus devenus des professionnels dans leur partie, politique, militaire, criminel, confident. Ces individus de pouvoir ne se préoccupent à aucun moment des intérêts du peuple.

    Jean Dufaux et Philippe Adamov excellent à raconter la lutte de pouvoir entre l’empereur et l’impératrice dans cet environnement de science-fiction. La narration visuelle procure un grand plaisir d’inventivité, de rythme et de construction des séquences, de détails de toute sorte, de personnages inoubliables. L’intrigue utilise des termes aux relents russes, mentionne le poète Mikhaïl Iourievitch Lermontov (1814-1841), le roman Anna Karénine (1877), œuvre de Léon Tolstoï (1828-1910), évoque la grande Russie, ce qui nourrit cette guerre froide entre puissants où leur entourage se compose de victimes en puissance. Toutes ces composantes hétéroclites se combinent pour un récit entre intrigues de palais, espionnage et politique, très réussi.
    Image client
    5,0 sur 5 étoiles
    Personne n'échappe à son destin.

    Avis laissé en France le 4 avril 2024
    Ce tome fait suite à L'Impératrice rouge, tome 2 : Coeurs d'acier (2001) qu’il faut avoir lu avant car la tétralogie forme une histoire complète. Sa première édition date de 2002. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, par Philippe Adamov pour les dessins et la mise en couleurs. Il comporte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série a fait l’objet d’une intégrale en 2009, avec un épilogue inédit supplémentaire de quatorze pages. Adamov est également le dessinateur des séries Le Vent des dieux (1991, cinq tomes) et Les eaux de Mortelune (1986-2000, dix tomes), deux séries écrites avec Patrick Cothias, ainsi que deux tomes de la série [[ASIN:02723472825 Dakota]] (2012, 2016) avec Dufaux.

    Le chef des impurs ordonne que le skan Lermontov soit déclenché. Adja est allongée nue dans une sorte de capsule : le couvercle est en train de s’abaisser descendant vers elle pour l’emprisonner dans ce sarcophage technologique. Elle hurle un énorme Nonnnnnnn !!! Le responsable regarde calmement en appréciant la mélodie qu’il y a dans le cri d’une femme, il ne s’en lassera jamais. Adja voit le couvercle approcher de son visage et sa dernière pensée est pour Catherine : c’en est fini. Le sarcophage se referme et le technicien indique que les impurs peuvent entrer : le colis est prêt. Une dizaine d’hommes et de femmes pénètrent dans le laboratoire, libèrent la capsule de son support, et la font glisser devant eux, flottant à un mètre de hauteur. Le technicien s’adresse au chef en indiquant que l’empereur peut être prévenu : il sera satisfait.

    Dans une grande salle d’audience, en présence de l’empereur, du comte Orlof, de l’ingénieur Constantin Demko, Catherine assise demande : Aucune trace de sa petite Adja ? Le comte effectue son rapport : ils ont fouillé les blocs Z et Kb de fond en comble… Rien, aucun signe, aucun élément leur permettant d’espérer. L’impératrice se lève et s’adresse à Demko : c’est pourtant près du block KB que Rostan a été retrouvé ? L’ingénieur le confirme et il donne des nouvelles de l’état du cyborg : il est encore trop tôt pour se prononcer sur son état. Le disque OV24 est abîmé. Ils l’ont branché sur un rhésus quanta optique. Ils en sauront plus le lendemain matin. L’empereur Pierre perd sa patience : son épouse ne l’avait pas tenu au courant de ces balivernes. Retrouver une trace des impurs ! Comme s’ils pouvaient encore exister ! L’impératrice lui répond en haussant le ton qu’ils existent, l’un d’eux a même failli la tuer. L’empereur exige des preuves, qu’on lui montre ce soi-disant impur ! Elle répond que c’est impossible que la morgue où se trouvait son corps a brûlé. Il s’emporte prenant tout le monde à témoin : Cette femme ne cesse d’attaquer son époux sans jamais apporter de preuves ! Elle agit ainsi par pur caprice, par perversité. Il ne supportera plus cela longtemps encore : elle devra faire des excuses publiques au lieu et à l’heure qu’il aura choisi. L’empereur tourne les talons et sort, très satisfait de son numéro. Rostan entre dans la pièce, visiblement pleinement remis.

    Même les plans les mieux préparés partent en sucette. L’impératrice rouge semblait avoir le dessus dans le précédent tome : deux coups d’avance sur son mari, une meilleure compréhension des factions au sein du peuple prêtes à la soutenir, et elle avait survécu à la cérémonie de Saint-Bothrace, et la voilà maintenant privée de sa fidèle confidente, inconsciente que son garde du corps a été reprogrammé, sans information sur le clan de Stepan Rajine. En deux tomes, le scénariste a mis en place et en mouvement de nombreux personnages et plusieurs factions, et le lecteur se retrouve dans l’incapacité d’anticiper le sort des uns, les actions des autres, d’estimer les rapports de force en place. Il a bien conscience également que le scénariste peut faire intervenir de nouvelles informations ou d’autres forces qui n’avaient pas encore été évoquées. En cours de lecture, il se dit qu’il a peut-être sous-estimé le risque pour les principaux protagonistes car l’histoire se conclut dans le tome suivant, et certains pourraient bien ne pas survivre au tome en cours. Il suit donc un peu inquiet le sort d’Adja, la jeune demoiselle menue aux mains des impurs, des individus génétiquement modifiés. Il se dit que la personnalité de Rostan ne pèse pas lourd face à la reprogrammation de ses membres et organes robotiques. Il se rend compte que le valeureux amant de l’impératrice, Nicolas Pancock (Nom de code : Vladimir) a été envoyé dans une mission diplomatique vouée à l’échec.

    Le lecteur se retrouve donc bien impliqué dans l’intrigue générale : qui de l’empereur ou de l’impératrice parviendra à consolider sa base de pouvoir et à évincer l’autre avec perte et fracas ? Peut-être une tierce personne ? Il s’immerge avec le même plaisir dans ce mélange d’anticipation, de science-fiction et d’uchronie, grâce à la narration visuelle riche et dense. Il savoure les nouveautés de ce tome pour leur détails et leur caractère baroque, leur savant dosage entre des éléments de provenance disparate : la sarcophage à effacer la mémoire, l’apparence hétéroclite des impurs et leur apparente intelligence limitée, la prestance retrouvée de l’empereur alors qu’il vient de remette son épouse à sa place, l’allure décharnée et le teint cadavérique de Frère Zosime véritable exemple des ravages d’une vie de prières, le regard de Rostan oscillant entre absence d’émotion et folie, le comte Orloff en train de faire valoir son grade auprès de sous-fifres peu consciencieux, l’architecture de la gare Anna Karénine, le baiser mortel de Rostan, etc.

    Outre la méticulosité des représentations, la finesse des traits de contour et l’imagination visuelle, l’artiste compose des scènes mémorables, en termes de plan de prise de vue et de direction d’acteurs. Bien évidemment, le lecteur ressent une forte empathie pour Catherine, le personnage principal de la série dont celle-ci porte le nom. Il la regarde réagir aux différentes informations auxquelles elle est confrontée : la colère refoulée alors qu’elle perçoit très bien le petit jeu d’indignation factice et de duplicité auquel se livre l’empereur, le jeu d’écoute et d’intimidation vis-à-vis de frère Zosime, la conservation de l’initiative lors de ses ébats au lit avec Rostan, le retour au comportement calculé avec Drossof. Il se montre tout aussi inquiet du sort d’Adja qui doit se défendre sur onze pages face aux impurs, en particulier lors d’un combat à mains nues sur une étroite planche au-dessus d’un bassin de liquide irradié. C’est l’une des séquences impressionnantes, avec un duel de trois pages, dont les attaques et les parades se succèdent de manière impeccable, avec une logique parfaite dans les déplacements et les mouvements. Juste avant, le lecteur assiste à la fuite d’Isaac dans la gare Anna Karénine, et c’est superbe de bout en bout. Tout d’abord une vue générale de la gare en extérieur, puis la structure métallique avec les poutrelles sur le quai, la décoration en carrelage des couloirs souterrains, le magnifique hall avec les lustres suspendus et les horloges, l’arrivée en gare d’une locomotive à vapeur ouvragée, tout ça en suivant les déplacements d’Isaac, tantôt en marchant, tantôt en courant. En accomplissant sa mission, Nicolas Pancock se retrouve à dos de cheval sur une grande route recouverte de neige, encadré de part et d’autre par des poteaux télégraphiques, une scène dégageant un froid intense et un sentiment de désolation, rendue plus cruelle par un paysan obligé d’abattre sa monture tombée au sol.

    Dans cette lutte pour se maintenir au pouvoir, tous les coups sont permis, même les pires. Par réflexe conditionné, le lecteur accorde sa sympathie aux personnages qui sont dans le camp des bons, qui incarnent des valeurs morales, ou au moins qui sont animés par une ou deux. Il a facilement écarté l’empereur Pierre, vieux débris libidineux, n’hésitant pas à faire exécuter ceux qui le menacent, à frapper une jeune femme sans défense. Dans le même mouvement, il se plaît à détester toute sa clique, surtout l’infâme traître Demko. Il a dû se résoudre à écarter également l’impératrice qui ne peut faire autrement que de recourir aux assassinats, elle aussi, ce qui rend Pierre un peu moins pire par ricochet. Rostan est un tueur, Nicolas Pancock est une victime en puissance juste parce qu’il côtoie l’impératrice. Le comte Orloff abuse de son autorité, Drossof est un parrain du crime organisé. Il ne reste qu’Adja, jeune femme qui se prête aux jeux de l’impératrice, tout en conservant une forme de distance, qui ne se salit par les mains directement. Ayant fait ce constat, il se dit que chaque personnage s’est adapté à son environnement : le pouvoir corrompt, tout le monde, sans exception. Pour autant, autre chose le chiffonne : en repensant aux motivations de chacun, il ne voit que des individus devenus des professionnels dans leur partie, politique, militaire, criminel, confident. Ces individus de pouvoir ne se préoccupent à aucun moment des intérêts du peuple.

    Jean Dufaux et Philippe Adamov excellent à raconter la lutte de pouvoir entre l’empereur et l’impératrice dans cet environnement de science-fiction. La narration visuelle procure un grand plaisir d’inventivité, de rythme et de construction des séquences, de détails de toute sorte, de personnages inoubliables. L’intrigue utilise des termes aux relents russes, mentionne le poète Mikhaïl Iourievitch Lermontov (1814-1841), le roman Anna Karénine (1877), œuvre de Léon Tolstoï (1828-1910), évoque la grande Russie, ce qui nourrit cette guerre froide entre puissants où leur entourage se compose de victimes en puissance. Toutes ces composantes hétéroclites se combinent pour un récit entre intrigues de palais, espionnage et politique, très réussi.
    Images dans cette revue
    Image client