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Captain America: La Patrie des Braves Broché – Illustré, 10 juillet 2019
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- Nombre de pages de l'édition imprimée248 pages
- LangueFrançais
- ÉditeurPanini
- Date de publication10 juillet 2019
- Dimensions17.5 x 2 x 26.8 cm
- ISBN-102809478031
- ISBN-13978-2809478037
Description du produit
Biographie de l'auteur
Dessinateur et scénariste de bandes dessinées.
Détails sur le produit
- Éditeur : Panini; Illustrated édition (10 juillet 2019)
- Langue : Français
- Broché : 248 pages
- ISBN-10 : 2809478031
- ISBN-13 : 978-2809478037
- Poids de l'article : 928 g
- Dimensions : 17.5 x 2 x 26.8 cm
- Classement des meilleures ventes d'Amazon : 374 378 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
- 4 754 en BD Heroïc fantasy
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- Avis laissé en France le 9 octobre 2019Ce tome contient 2 recueils VO.
Home of the Brave fait suite à Secret Empire (2017) écrit par Rick Remender, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 695 à 700 (la série ayant repris sa numérotation originale), initialement parus en 2017/2018, écrits par Mark Waid, dessinés et encrés par Chris Samnee, mis en couleurs par Matthew Wilson. Il se termine avec une histoire de 10 pages coécrite par Jack Kirby & Stan Lee, dessinée par Kirby, encrée par Frank Giacoia, revue et réécrite par Mark Waid, remise en couleurs par Matthew Wilson. Samnee & Waid avaient précédemment collaboré sur la série Daredevil, puis sur la série Black Widow. Ce recueil comprend également les couvertures alternatives réalisées par Alex Ross (*2), Billy Martin, Jim Steranko, Mike McKone, John Tyler Christopher, Adi Granov, Ron Lim, John Cassaday (*2), Rahzzah, et 2 couvertures remastérisées, une par Jim Lee et une par Jim Steranko.
Steve Rogers était un jeune homme frêle qui a absolument voulu s'engager dans l'armée pour combattre les nazis et qui a fini la guerre, prisonnier d'un bloc de glace. Il y a 10 ans, Captain America intervenait pour neutraliser des preneurs d'otage appartenant à l'organisation Rampart et qui s'en sont pris à une classe d'enfants, dans la ville de Burlington au Nebraska. Au temps présent, il revient à Burlington qui s'est rebaptisée Captain America en son honneur, le temps d'une convention en plein air également organisée en son honneur. Il s'agit d'une fête familiale, avec des enfants en train de jouer, certains déguisés en Captain America, des stands de jouets, des stands d'animation. Les hommages commencent alors avec un jeune homme qui montent à la tribune et qui évoque son souvenir de Captain America quand il l'a protégé en intervenant lors de la prise d'otages 10 ans plutôt. Un autre enfant explique que lui aussi a été influencé par une vidéo de Captain America, à tenir tête à des grands qui abusaient de leur force. Ensuite plusieurs adultes se succèdent pour expliciter l'influence positive qu'il a eue sur leur vie.
Les festivités sont interrompues par un commando de Rampart qui monte sur l'estrade, et s'apprête à tirer dans la foule pour massacrer tout le monde. Bien sûr Captain America intervient et met les choses au clair. Steve Rogers s'arrête ensuite à Sauga River, où il doit affronter un supercriminel qui a décidé de rançonner la ville en menaçant de de détruire le barrage qui protège toute la vallée. Ensuite Captain America se retrouve à être la proie de Kraven le chasseur. Enfin il subit l'indignité de se retrouver à nouveau dans un bloc de glace. Il en ressort en 2025, pour découvrir des États-Unis dévastés, où il ne subsiste qu'une petite communauté de très riches dirigés par le roi Maximillian Babbington, un despote tyrannique. Captain America prend bien sûr la tête de la résistance. Mais est-il encore temps pour pouvoir reconstruire un pays aussi dévasté ?
En ouvrant ce nouveau tome des aventures de Captain America, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. C'est une évidence s'il l'a choisi au hasard juste pour les auteurs. C'est également le cas s'il a lu les épisodes écrits par Nick Spencer. Ce dernier avait embarqué Steve Rogers dans une intrigue ambitieuse ayant débouché sur le crossover de l'année 2017, laissant l'image de Captain America sérieusement écornée puisqu'il avait pris la tête d'Hydra pour instaurer un état d'urgence et se voir confier les pleins pouvoirs. Spencer avait utilisé les conventions des comics de superhéros pour mener une réflexion intéressante sur la responsabilité des citoyens qui délèguent leur pouvoir à leurs représentants politiques. Avec les 3 premiers épisodes, Mark Waid donne l'impression de démarrer doucement : le premier pour montrer que Steve Rogers s'est bien remis de sa phase Captain Hydra, qu'il a toujours à cœur les intérêts des américains, des citoyens qui constituent le peuple et que ce dernier n'a pas oublié tout le bien qu'il a accompli au service de son pays. Le second épisode enfonce le clou avec le sauvetage d'une petite ville, Steve Rogers restant près des individus ordinaires. Le troisième épisode repose sur une chasse à l'homme distrayante et bien menée, Captain America étant pourchassé par Kraven.
Dans cette première moitié, le lecteur observe que Mark Waid a choisi de revenir à un récit avec une forme ouvertement superhéros, sans plan à long terme, juste des histoires rondement menées montrant Captain America reprenant pied dans le quotidien, sans menace cosmique ou à l'échelle de la planète, pour montrer que le personnage est encore viable et pas trop marqué par sa période Captain Hydra. Le lecteur peut aussi se dire que Waid écrit sur la base des idées de Chris Samnee pour lui permettre de dessiner ce qu'il souhaite. De fait cet artiste dessine d'une manière qui allie une apparence d'intemporalité, voire même de nostalgie, avec une narration visuelle efficace sans trace de la naïveté enfantine des comics des années 1960. Il donne bien sûr une musculature imposante à Steve Rogers, en cohérence avec sons statut de superhéros et le fait qu'il incarne l'optimum physique de la race humaine. Il donne des silhouettes normales aux personnages civils avec tenues vestimentaires variées et adaptées. Il s'investit dans les accessoires et les environnements pour leur donner de la consistance. Le lecteur prend plaisir à regarder la moto de Steve Rogers, les détails des stands de la fête commémorative, les rues de Sauga River, le diner de cette même ville, le barrage, ou encore la zone sauvage dans laquelle se déroule la chasse.
La collaboration entre Samnee et Waid pour Black Widow avait établi l'élégance de la narration visuelle de l'artiste, y compris lors de séquences muettes d'une grande fluidité. À ce titre le premier épisode n'impressionne pas tant que ça : c'est sympathique d'observer Steve Rogers en homme souriant et qui en impose, mais ce n'est pas spectaculaire. Cet état de fait évolue avec le deuxième épisode, à la fois pour le rendu authentique de la petite ville, et pour l'affrontement physique entre Captain America et le supercriminel. Le troisième épisode apporte cette narration d'un naturel incroyable, plaçant le lecteur aux côtés de Captain America essayant d'anticiper les pièges, tout en distançant son poursuivant, pour un récit déjà mille fois lu et pourtant très prenant grâce à la narration. Samnee réussit également à intégrer des postures et des mouvements évoquant l'influence de Jack Kirby, sans le singer, pour une discrète saveur nostalgique très réussie. Puis le récit passe à sa deuxième partie : Captain America prend la tête de rebelles pour rétablir la démocratie aux États-Unis.
Dans cette deuxième partie, l'enjeu pour Mark Waid est de montrer que Captain America reste un symbole et pas seulement un individu qui défend la veuve et l'orphelin, ainsi que les petites gens. Pour éviter les discours trop politisés, il envoie Captain America dans un futur dystopique où il doit mettre à bas un tyran. S'il a suivi les aventures de Steve Rogers, le lecteur peut avoir l'impression d'un retour à son séjour dans la dimension Z, époque Rick Remender. Mais en fait, le scénariste a plus d'ambition et montre que la bonne volonté ne suffit pas toujours. Samnee continue à se tenir en équilibre entre nostalgie évoquant les inventions bizarres de Jack Kirby, et l'évocation d'un monde dévasté. L'enjeu pour l'artiste n'est pas de dépeindre un monde de manière réaliste mais de rendre compte de l'ambiance pesante, d'environnements détruits, ce qu'il fait avec habileté, se montrant très convaincant, sous des apparences de dessins simples et tout public. Il gère le degré d'information dans les arrière-plans en fonction de ce qu'ils amènent à la séquence, bien épaulé par la mise en couleurs de Matthew Wilson qui n'abuse pas des effets spéciaux, et qui sait complémenter les dessins pour qu'ils présentent toujours assez de substance.
Les dessins installent une ambiance sérieuse un peu désespérée, avec une énergie communicative lors des affrontements physiques, permettant au lecteur de s'immerger dans cette reconquête de la liberté et du pouvoir. De son côté, la narration de Mark Waid est à l'unisson de celle de Chris Samnee, facile à suivre, dégageant des émotions simples et intenses, avec un fond également ambitieux : l'espoir ne suffit pas à surmonter tous les obstacles. Captain America ne gagnera pas par la seule force de sa volonté. Le lecteur peut apprécier de manière différente la résolution de l'intrigue, avec un paradoxe temporel assez bien manié, mais les auteurs auront atteint leur objectif de proposer une nouvelle direction claire et classique au personnage, avec une narration à la fois en mode hommage et à la fois personnelle.
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Promised Land comprend les épisodes 701 à 704, initialement parus en 2018, écrits par Mark, dessinés et encrés par Leonardo Romero, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire. L'épisode 701 comprend 4 pages dessinées et encrées par Adam Hughes, et 4 pages dessinées et encrées par J.G. Jones. L'épisode 702 comprend 3 pages dessinées, encrées et mises en couleurs par Rod Reis, ainsi que 5 pages dessinées et encrées par Howard Chaykin. L'épisode 703 comprend 5 pages dessinées par Alan Davis et encrées par Mark Farmer.
En 1944, en Haute Vienne en France, Captain America (Steve Rogers) et Bucky (James Barnes) sont à la poursuite du docteur Straussen qui essaye de regagner la zone allemande pour remettre aux nazis les échantillons du sérum du professeur Abraham Erskine afin que le troisième Reich puisse à son tour disposer de supersoldats. Alors qu'ils sont sur ses talons, Warrior Woman (Julia Koenig) s'interpose. Captain America s'occupe de la neutraliser, pendant que Bucky continue à poursuivre Straussen. Au vingt quatrième siècle, Jack (diminutif de Jackson) Rogers est au chevet de son fils Steve, pris en charge dans un hôpital. Ils évoquent son arrière-arrière-arrière grand-père et ses exploits en tant que superhéros. Après avoir pris congé de son fils, Jack Rogers consulte le médecin traitant qui lui confirme qu'il ne peut rien faire pour son fils, condamné par la maladie à court terme. Jack Rogers enrage de l'impotence de la médecine, alors que règne une utopie sur Terre, et que les États-Unis ont réussi à généraliser leur modèle démocratique, et à l'exporter vers d'autres planètes, des civilisations extraterrestres l'ayant adopté, comme celle des Kree.
Étant un historien de renom (une profession prestigieuse à cette époque), Jack Rogers obtient une audience avec le président Robbins en personne. Il lui demande de lui accorder une dispense exceptionnelle et qu'il permette aux médecins de son fils d'étudier le sérum du professeur Erskine, aujourd'hui inoculé à tous les habitants de la planète et leur conférant une bonne santé inaltérable. Alors que le président des États-Unis hésite, son conseiller le général Pursur rappelle que les expériences sont interdites avec ledit sérum, car il est classé secret défense pour des raisons évidentes. Jack Rogers s'emporte, en vain. En 1964, Captain America (Steve Rogers) effectue une mission pour le SHIELD à San Francisco ce qui le met face au docteur Faustus (Johann Fennhoff). Au temps présent (c’est-à-dire au vingt quatrième siècle), Jack Rogers a décidé d'enfreindre la loi et de dérober le secret de la formule du sérum Erskine, conservée dans le bureau du général Pursur. Il effectue une découverte de taille qui remet en cause ses convictions.
Après l'aboutissement des épisodes écrits par Nic Spencer dans Secret Empire (2018), il échoit à Mark Waid de redorer le blason de ce héros. Pour sa première histoire, il retrouve son coéquipier Chris Samnee, avec qui il avait réalisé des histoires de Daredevil, et de Black Widow. Pour cette deuxième histoire, Chris Samnee n'est plus de la partie, et le lecteur est en droit de se demander si cette histoire peut présenter un quelconque intérêt, d'autant plus que la série est relancée juste après avec un nouveau numéro 1, et un scénariste tout aussi prestigieux en la personne de Ta-Nehisi Coates, également scénariste de la série Black Panther. En feuilletant rapidement ces 4 épisodes, il remarque que les dessins de Leonardo Romero évoquent fortement l'apparence des dessins de Chris Samnee. Ce n'est pas forcément une bonne chose car ce choix des responsables éditoriaux souligne que ces planches s'apparentent surtout à un succédané, voire à un ersatz.
À la lecture, les dessins de Leonardo Romero s'avèrent plutôt agréables, présentant effectivement une forte similitude de surface avec ceux de Samnee. Il utilise des traits de contour un peu épais pour donner une impression d'intemporalité et de simplicité. Il se produit également un petit effet rétro, mais sans nostalgie gratuite et factice. Comme Samnee, Romero réalise des dessins soignés, avec un bon niveau de détails, ne s'affranchissant que très rarement de dessiner les arrière-plans. En outre, il ne singe ni les poses de personnages à la Jack Kirby, ou les postures à la Steve Ditko. Il soigne ses constructions de page, avec une utilisation maîtrisée des possibilités de l'infographie pour un effet spécial à bon escient. Il décrit un futur d'anticipation, même de science-fiction pour certaines composantes. Il se repose sur des clichés visuels souvent utilisés, tout en prenant soin de donner de la consistance à ce futur, et qu'il soit cohérent d'une séquence à l'autre, d'un épisode au suivant. Le lecteur ne reste pas ébahi devant l'intelligence ou la pertinence de la technologie ou de l'urbanisme montré, mais les planches comprennent assez de détails pour qu'il puisse se projeter dans cette version du futur, que ce soit pour la logique de l'urbanisme, ou la cohérence des différents types de vêtements.
Le lecteur observe également le bon équilibre entre les informations dispensées par les dialogues et les cartouches de commentaire, et celles dispensées par les dessins. Cela atteste d'une bonne coordination entre les 2 auteurs, ainsi que d'une narration visuelle intelligente et pertinente. Il lui arrive de se rendre après coup de l'importance d'un détail montré au détour d'une case, comme ça en passant. Au fil de la lecture, il prend ça comme un élément visuel venant enrichir l'environnement ou la situation décrie. Quelques scènes plus tard, en y repensant, il comprend que cette information visuelle a participé à la résolution d'un antagonisme, ou à la construction d'une circonstance. Il apprécie également que l'artiste adapte son découpage en case, à la nature de la séquence, plus posé pour les dialogues, plus rapide pour les séquences d'action. Après coup, il se dit qu'il ne manque que la virtuosité dans la construction d'une séquence pour que Leonardo Romero puisse prétendre à une notoriété similaire à celle de Chris Samnee.
Dans les épisodes 701 à 703, d'autres artistes viennent réaliser quelques planches, ce qui est parfaitement approprié puisqu'ils mettent en images des séquences se déroulant dans le passé à différentes époques, donc faisant appel à une sensibilité différente. Le lecteur ne s'attendait pas à trouver des planches d'Adam Hughes. Ce dernier est en pleine forme, à la fois pour les multiples saveurs de sa mise en couleur, à la fois pour la plastique irréprochable de Warrior Woman (Julia Koenig) dans son costume dévoilant généreusement ses courbes, et ses cuissardes à talon haut totalement inadaptées pour un affrontement physique. J.G. Jones réalise 4 planches très agréables à l'œil, évoquant le charme des dessins de Steve Rude, avec une approche plus réaliste, moins influencée par Jack Kirby. Rod Reis est toujours aussi impressionnant dans sa manière de combiner des dessins encrés simples (avec toujours une influence discrète de Bill Sienkiewicz) et une mise en couleurs très sophistiquée, ce qui aboutit à des planches originales et sophistiquées. Impossible de ne pas ressentir la force des dessins d'Howard Chaykin à l'esthétique pas forcément au goût de tout le monde, mais parfaitement adaptés à cet affrontement physique, pourtant déjà décliné à moult reprises. Le lecteur ne reconnaît pas forcément tout de suite le trait d'Alan Davis car l'encrage de Mark Farmer est plus appliqué que d'habitude, jouant moins sur les rondeurs des formes détourées. Davis concilie sa narration visuelle très superhéros avec un rendu plus dans le ressenti, pour des pages en parfaite adéquation avec la nature de la séquence.
Finalement, même s'il n'était pas très enthousiaste à l'idée de découvrir cette histoire, le lecteur se rend compte que les dessinateurs effectuent un travail d'une qualité supérieure à la moyenne, et que les artistes invités apportent chacun leur personnalité à la séquence qui leur a été dévolue, avec une sensibilité à chaque fois adaptée. En ce qui concerne l'histoire, il comprend vite que Mark Waid a à nouveau (comme dans le tome précédent) décidé de mettre en scène Captain America dans sa dimension mythologique, accentuée encore plus ici par le fait qu'il a été déclaré mort il y a plus de 300 ans. Il ne fait pas grand doute que Jack Rogers est animé par les mêmes valeurs que son célèbre aïeul et qu'il va soit découvrir le corps de Steve Rogers, soit se rendre compte qu'il dispose de ses pouvoirs, ou que son fils va en hériter. Il y a un peu de ça, mais le récit réserve plusieurs surprises dans sa progression, et finalement repose sur une dynamique différente. Le pot-aux-roses concernant cette utopie est révélé dès le premier épisode, et le lecteur n'échappe pas à la réapparition du Red Skull. Pourtant le récit ne retrouve pas des rails le rendant trop prévisible.
Le lecteur se laisse donc prendre au jeu de l'intrigue, au premier degré, même si Mark Waid utilise à plusieurs reprises de grosses ficelles, à commencer par la manipulation de Red Skull que l'ego surdimensionné rend trop facile à tromper. Au fil des pages, le lecteur peut s'amuser du second niveau de lecture qui apparaît. Le triomphe des bons sur les méchants repose sur la soif de Liberté des citoyens américains. Le lecteur peut sourire de cette valeur chérie comme un absolu, le seul qui vaille la peine d'être vécu, le seul capable de mener vers le bonheur. Il peut aussi sourire au fait que Waid pousse la logique du symbole de Captain America jusqu'au bout. Cet individu incarne les valeurs des États-Unis, dont cet absolu incarné par la Liberté. En tant que récit servant d'ode au personnage, il devient logique que la démocratie des États-Unis ait rayonné sur toute la planète et se soit même imposée au-delà du système solaire. Le modèle de gouvernement incarné par Captain America s'est imposé comme modèle unique pour tous les peuples, dans une forme d'impérialisme typiquement américain.
Venu à ce tome avec un enthousiasme tout relatif, le voyant plus comme un bouche-trou entre le passage de Nick Spencer et l'arrivée de Ta-Nehisi Coates, le lecteur commence par regretter l'absence de Chris Samnee. Puis, il se rend compte que Leonardo Romero effectue un bon travail donnant corps à cet environnement futuriste. Il apprécie que les dessinateurs invités se soient réellement investis dans leurs planches, d'Adam Hughes à Alan Davis en passant par l'inénarrable Howard Chaykin. Au fur et à mesure, il découvre une intrigue bien ficelée avec des niveaux d'interprétation adultes non dénués d'une forme de raillerie volontaire ou involontaire.