Septième recueil de la collection Deluxe dédiée au run du scénariste Ed Brubaker sur la série Captain America, "Deux Amériques" regroupe les épisodes #602 à 610, avec en introduction un récit d'une trentaine de pages intitulé "Captain America Reborn : Who Will Wield the Shield ?" ("Qui Portera le Bouclier ?").
Tous ces épisodes ont été publiés initialement en 2010, et les trois arcs narratifs successifs ("Qui Portera le Bouclier ?", "Deux Amériques" et "Sans Issue"), ont été dessinés respectivement par Luke Ross, Jackson Guice et Mitch Breitweiser.
N'y allons pas par quatre chemins : Ce n'est pas bon du tout. Clairement le plus mauvais passage de la série depuis L'Hiver Meurtrier (le second tome de la collection). On pourra d'ailleurs, ici, relever les mêmes défauts :
1) L'ensemble ne vole pas très haut et se résume souvent à une série de combats un peu infantiles (avec voiture volante et surhommes testostéronnés qui volent dans les rues).
2) L'intrigue est étirée et répétitive. Et Brubaker pêche par manque d'inspiration. C'est très ennuyeux dès lors que l'on se désintéresse de tous ces combats idiots et stériles.
Qui plus-est, les excellents Steve Epting et Mike Perkins ont disparu et les dessinateurs qui les remplacent ne sont clairement pas au niveau. Autant dire que la partie graphique ne relève en rien l'ensemble et qu'il s'agit donc du plus mauvais passage de tout le run de Brubaker sur une série qu'il avait si brillamment réinventée à ses débuts dans le magnifique La Légende Vivante.
Du début à la fin de ces épisodes, il est question de ramener Bucky Barnes sous la bannière étoilée et d'en faire le nouveau Captain America aux côtés du Faucon, tandis que Steve Rogers est relégué au rôle d'espion pour le S.H.I.E.L.D, soit un soldat de l'ombre qui n'intervient qu'en cas d'extrême nécessité. C'est l'occasion de mettre en scène un Bucky incarnant l'autre face de l'Amérique, davantage portée sur l'impulsivité et la témérité. C'est une idée intéressante, d'autant que le personnage est ici confronté au Captain America de l'après-guerre, une sorte de super-soldat rendu fou par les expériences ayant fait du lui un surhomme et ayant fini par basculer du côté obscur en levant une armée d'assassins au service de l'Amérique d'ultra-droite !
Hélas, l'inspiration n'est pas au rendez-vous et, comme dit plus haut, l'ensemble retombe rapidement dans une suite de combats ineptes. D'autant que la caractérisation du fameux "méchant Captain America" est traitée par dessus la jambe, quand il eut fallu soigner cet aspect du récit en particulier, et l'on ne sait d'ailleurs rien des raisons de son retour, puisque rien ne nous est expliqué !
Au final, le concept des "deux Amériques" qui auraient pu être incarnées par Steve Rogers et son double dégénéré, avec au milieu un Bucky postulant pour une troisième itération moins manichéenne, n'est nullement développé au delà du titre...
En conclusion, vous ne trouverez ici qu'une succession de péripéties mal racontées, mal dessinées, et très en dessous de l'ensemble du run de Brubaker.
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